Le ministre du Budget Eric Woerth a déclaré mercredi que l'Etat avait vendu en quatre ans "pour 3 milliards d'euros d'actifs" de son patrimoine immobilier mais n'avait "rien" bradé, en réponse à une polémique sur la cession d'un centre de conférences à Paris.
"Personne ne brade rien", a lancé le ministre devant l'Assemblée nationale, répondant à une question du député socialiste Christian Bataille qui critiquait notamment les conditions de vente du centre de conférences international de l'avenue Kléber.
"Nous avons vendu depuis quatre ans pour 3 milliards d'euros d'actifs en termes de patrimoine immobilier", a expliqué Eric Woerth. Il a précisé que "l'ensemble des 12 millions de mètres carrés dont l'Etat est propriétaire" valaient environ "50 milliards d'euros".
Au sujet du centre Kléber, il a affirmé que sa vente faisait partie du "regroupement du ministère des Affaires étrangères, qui permet de passer de neuf sites à deux sites".
Dans ce cadre, "nous avons vendu pour 550 millions d'euros de bâtiments, dont le bâtiment de Kléber, et nous avons racheté pour 325 millions d'euros de bâtiments. L'Etat a donc fait une plus-value", a-t-il assuré.
Dans sa question, Christian Bataille a estimé que la vente de ce centre de conférences, en 2007 à une société détenue par le fonds souverain du Qatar, avait "engendré des dépenses nettement supérieures à la recette de la vente", puisque "le relogement des services rue de la Convention à Paris va coûter plus de 460 millions d'euros alors que la cession de l'avenue Kléber nous a rapporté 404 millions d'euros".
La semaine dernière, le président de la Cour des comptes Philippe Séguin avait accusé le gouvernement de "liquider les bijoux de famille".
Il avait cité l'absence de centre de conférences international à Paris après la vente du centre Kléber, qui a conduit à devoir aménager à grands frais le Grand Palais pour le sommet de l'Union pour la Méditerranée (UPM) en juillet 2008, dont le coût d'organisation a fait l'objet d'une polémique.