Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, s'est félicité jeudi de l'existence d'un "accord très fort" dans la filière laitière pour une nouvelle régulation européenne, tout en demandant que ne soit pas remis en cause le prix du lait pour 2009.
M. Le Maire a fait ces déclarations à l'issue d'une table ronde réunissant une quarantaine de professionnels du secteur, qui devaient plancher sur une meilleure organisation de la filière en France, en crise depuis plusieurs mois en raison de la chute des prix.
Il s'agissait aussi de préparer la réunion informelle des ministres européens de l'Agriculture sur une régulation du marché au niveau européen organisée lundi à Bruxelles.
Ce rendez-vous est très attendu par l'ensemble du secteur, en butte à des crises à répétition. Mi-septembre, une grève du lait a été observée pendant deux semaines par des producteurs en France et dans certains pays européens.
Les producteurs sont confrontés à une chute brutale des prix, due en grande partie à la crise, mais aussi à une surproduction mondiale.
A l'issue de cette réunion, M. Le Maire a fait état d'un "accord très fort sur la nécessité de mieux organiser la filière en France dans des délais rapides, c'est-à-dire avant la fin de l'année 2009".
Il s'est, selon lui, dégagé un "consensus" sur la "nécessité de mettre en place une régulation européenne sur le marché du lait sur la base des propositions franco-allemandes". Ce projet de régulation a rallié 20 des 27 membres de l'Union européenne.
M. Le Maire a réaffirmé la nécessité d'obtenir "un signal politique fort" lors de la réunion à Bruxelles en faveur d'une "nouvelle régulation" européenne destinée à remplacer les quotas.
A la sortie de la réunion, les syndicats se sont montrés satisfaits.
Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, le syndicat majoritaire, a dit "soutenir la démarche du ministre pour faire avancer la notion de régulation de la politique laitière au niveau européen".
La Confédération paysanne, syndicat minoritaire, a également salué "la volonté" du ministre d'établir une régulation européenne.
La Coordination rurale, minoritaire également, s'est, elle "félicitée" de l'action du ministre ces deux dernières semaines.
M. Le Maire a affirmé qu'il redemanderait lundi un gel des quotas pour 2010, comme le souhaitent tous les syndicats. Mais, a-t-il reconnu, "nos partenaires européens n'en sont pas convaincus".
Face aux revendications de la Confédération paysanne qui réclame une hausse des prix du lait pour 2009, le ministre a souhaité avant tout "préserver l'accord du 3 juin qui garantit un prix minimal. "Toute atteinte à cet accord ferait courir le risque à des milliers de producteurs en France d'être payés moins bien", a-t-il ajouté.
Sur le terrain, les agriculteurs, toutes productions confondues, ont multiplié jeudi les actions en France pour protester contre la dérégulation des productions et appuyer la démarche des producteurs de lait.
Environ soixante-dix producteurs laitiers et agricoles de la Vienne ont construit une piscine de lait devant la maison de Jean-Pierre Raffarin, près de Poitiers.
Au niveau européen, une manifestation des producteurs de lait, où plusieurs milliers de personnes sont attendues par les organisateurs, est prévue lundi à Bruxelles.