Deux syndicats, l'Unsa et FO, sont montés au créneau cette semaine dans des communiqués distincts pour dire halte à la "désorganisation" de Pôle emploi et aux "objectifs irréalisables dans les délais" de la réforme du service public de l'emploi lancé en janvier.
FO a lancé mardi un "appel solennel aux pouvoirs publics à recentrer l'activité de Pôle emploi sur ses missions essentielles: l'indemnisation et l'accompagnement, alors que le chômage ne cesse de progresser (...)".
"Il s'agit d'un impératif afin de ne pas dégrader les conditions de travail des agents de Pôle emploi et de servir au mieux les intérêts des demandeurs d'emploi", a ajouté FO, critiquant "des objectifs qui apparaissent irréalisables à atteindre dans les délais impartis: sites mixtes, entretiens uniques".
L'un des objectifs de la réforme du service public de l'emploi, consistant à regrouper l'ANPE et des Assedic sur environ 900 sites mixtes pour faciliter les démarches des demandeurs d'emploi qui devraient n'avoir plus qu'un seul interlocuteur, est censé être atteint d'ici à Noël. Il y a 339 sites mixtes.
FO s'était opposé à la fusion. L'Unsa, au contraire chaud partisan de la réforme, s'est aussi inquiétée jeudi, pointant "les risques d'un échec".
"La fusion devrait permettre de donner +le bon service, à la bonne personne et au bon moment+. Aujourd'hui la désorganisation des services ne permet pas de répondre à cette exigence", a estimé l'Unsa, jugeant "urgent de traiter tous les dysfonctionnements, eu égard à la grande attente des demandeurs d'emploi" et de tenir compte de l'avis du personnel.
"Ce n'est pas la fusion, mais la hausse du chômage qui conduit à un ras-le-bol. Il ne faudrait pas que cette fusion se transforme en déroute parce que les négociations sont mal menées", a expliqué à l'AFP Christine Dupuis, secrétaire confédérale. Pôle emploi compte plus de 45.000 salariés dont la convention collective est en cours de négociation.
Des élections professionnelles se tiendront à partir du 9 novembre.
La situation du service public de l'emploi a également donné lieu à une passe d'armes cette semaine entre le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë et le secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez.
Le premier a proposé une enquête parlementaire, ou un audit, critiquant "une réforme mal conduite", "une formation trop sommaire" des conseillers et une charge de travail "intenable". Des "contrevérités", selon M. Wauquiez.