Le chômage partiel a coûté 160 millions d'euros à l'Etat depuis janvier, servant à soutenir principalement les industriels de métallurgie, l'automobile n'étant pas des moindres, a indiqué dans La Tribune à paraître mercredi le secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez.
"De l'ordre de 50 à 60 millions (d'heures de chômage partiel) ont été consommées sur les huit premiers mois", chiffre qui grimpera encore d'ici Noël et qui "représente un coût de 160 millions d'euros jusqu'à maintenant", a déclaré M. Wauquiez, qui "souhaite que le dispositif soit maintenu en 2010".
Le gouvernement a récemment relevé le contingent annuel d'heures de chômage partiel autorisé sans fixer de date butoir et va étendre le dispositif aux salariés travaillant notamment dans les services et la distribution.
Selon l'Insee, 319.000 personnes étaient en chômage technique ou partiel au 2ème trimestre, niveau équivalent à 1993, après 183.000 au 1er trimestre.
"En équivalent temps plein, ce sont au moins 70.000 emplois qui vont être sauvés", a calculé M. Wauquiez.
Le chômage partiel est un outil de flexibilité pour les entreprises face à la chute de l'activité, en partie financé par l'Etat, et dans certains cas par l'assurance chômage (Unedic).
Le salarié contraint à l'inactivité touche 60% de son salaire brut, ou 75% dans le cas d'une convention d'activité partielle longue durée (APLD).
Dans ce cas, cela "correspond à 93% du net", a souligné M. Wauquiez, recensant 18 conventions de branche APLD et 11 d'entreprises.
M. Wauquiez compte "évoquer prochainement avec les partenaires sociaux" une prolongation de l'accord Etat-Unedic.
Selon le secrétaire d'Etat, parmi les principaux secteurs et régions recourant au chômage partiel, "l'industrie automobile est très largement majoritaire (16,6%), devant la transformation des métaux (15,1%), la fabrication de machines (10%) ou la métallurgie (8,4%)".
"Certaines régions appliquent la consigne selon laquelle aucun plan social ne doit être mis en oeuvre sans avoir expérimenté le chômage partiel" mais "certaines pme ont du mal à monter de vraies formations" pour les salariés à l'arrêt, a reconnu M. Wauquiez.
Selon le Centre d'études de l'emploi (CEE), le chômage partiel joue un rôle d'"amortisseur social" en retardant les licenciements mais sans forcément les empêcher à terme.
Plus des deux tiers des 30 pays développés y ont recours, selon l'OCDE, qui y voit un "outil potentiellement précieux" mais juge qu'il faut fixer des limites temporelles à ces mesures pour ne empêcher une purge dans les secteurs en mutation et la réaffectation des travailleurs dans ceux les plus productifs.