
Les groupes d'électronique japonais NEC, Casio et Hitachi, se sont entendus pour unifier leurs activités de téléphones portables afin de gagner en compétitivité, ont-ils annoncé conjointement lundi.
Casio et Hitachi ont déjà une société commune depuis 2004 (Casio Hitachi Mobile Communications), entité avec laquelle va s'associer NEC pour former une nouvelle firme dont ce dernier va prendre initialement 66%. Casio et Hitachi en détiendront respectivement 17,34% et 16,66%.
Très rapidement, une augmentation de capital fera grimper la part de NEC à 70,74% et celle de Casio à 20%, tandis que celle de Hitachi descendra à 9,26%.
Cette nouvelle société, baptisée NEC Casio Mobile Communications, qui verra jour en avril 2010, comptera quelque 2.200 salariés, en intégrant ceux d'une usine de NEC au Japon.
Elle développera, produira et vendra les mobiles pour les trois marques.
NEC, un pionnier dans le développement d'équipements de réseaux cellulaires et terminaux, grâce à ses solides liens avec le premier opérateur nippon NTT Docomo, juge nécessaire de profiter à l'échelle internationale de ses nombreux atouts techniques (circuits électroniques à large intégration, plate-forme, faible consommation, fonctionnalités multimédias avancées, etc.).

De leur côté, Casio et Hitachi, qui travaillent déjà ensemble, sont réputés au Japon pour proposer des téléphones robustes dotés de fonctions très avancées dans le traitement des images, et pourvus d'écrans performants. Avant de fabriquer des téléphones, Casio a innové avec les appareils photo numériques et est connu dans le monde entier pour ses montres étanches et résistantes aux chocs.
En s'associant, les trois groupes espèrent faire valoir leurs points forts alors que le marché des mobiles se réduit au Japon et que leur présence internationale est symbolique.
"Cette nouvelle société disposera d'une forte puissance de développement qui lui permettra de proposer des produits techniquement très compétitifs", a expliqué un directeur général adjoint de NEC, Akihito Otake.
"Regroupés, nous allons produire des terminaux pour les trois principaux opérateurs japonais (NTT Docomo, KDDI et Softbank mobile), alors que chacun de nous ne travaille pour le moment que pour un ou deux d'entre eux", a-t-il souligné.
NEC, Hitachi et Casio totalisent actuellement environ 19% du marché japonais, derrière Sharp qui contrôle à lui seul environ 25% des achats de nouveaux mobiles au Japon depuis plusieurs années.

Leur objectif une fois regroupés est de passer devant Sharp alors que le marché nippon, monopolisé à plus de 90% par les groupes locaux, a fortement baissé l'an dernier à environ 35 millions d'unités vendues contre 50 millions les années précédentes. Nul ne prévoit une remontée rapide.
De plus, quelques marques étrangères (Apple et HTC notamment), commencent à y faire une percée grâce à des appareils attractifs sur le plan du design et du potentiel fonctionnel.
Inversement, les mobiles japonais, chers, sophistiqués et conçus pour plaire aux très particuliers clients nippons, ne parviennent pas à se frayer une place de premier plan à l'étranger.
Face à cette situation, les trois groupes jugent illusoire de se battre sur les prix, mais misent sur leurs technologies. Ils souhaitent écouler 12 millions de mobiles dans le monde entre avril 2012 et mars 2013 (contre 8,9 millions l'an dernier), dont environ 5 millions hors du Japon, Etats-Unis en tête.
Cette ambition reste toutefois modeste, qui ne représentera qu'environ 1% du marché annuel mondial.
Face à ces deux handicaps aggravés par la crise, les fabricants nippons cherchent à réduire leurs coûts de développement en mutualisant leurs technologies.
Sanyo a confié son activité de mobiles à son compatriote Kyocera tandis que Mitsubishi Electric a pour sa part choisi l'an dernier d'abandonner la partie.