L'assurance chômage (Unedic) a provisoirement maintenu son pronostic d'augmentation du nombre de demandeurs d'emploi vendredi à +639.000 en 2009, mais cette prévision s'avère "peut-être un poil pessimiste" et sera "probablement" révisée début octobre "dans le sens d'une amélioration".
"Par principe de prudence, le bureau n'a pas souhaité revoir cette prévision qui est aujourd'hui peut-être un poil pessimiste", a déclaré lors d'un point de presse le président de l'Unedic, Geoffroy Roux de Bézieux.
"Il est probable qu'on revoit nos chiffres début octobre dans le sens d'une amélioration du déficit et du nombre de demandeurs d'emploi. Il y a des signes encourageants, notamment le mois d'août est meilleur que prévu sur le plan des recettes et des dépenses", a-t-il ajouté.
"Nous attendons de connaître le consensus des économistes" sur l'ampleur de la récession, a précisé à l'AFP Annie Thomas, vice-présidente CFDT du régime.
Les prévisions du régime, noircies à plusieurs reprises depuis fin 2008, avaient encore été dégradées le 26 mai à +639.000 chômeurs de plus (inscrits en catégories A+B+C+dispensés de recherche d'emplois) en 2009, sur la base d'une hypothèse de recul du PIB de -3%.
Plus de chômeurs signifie moins de recettes de cotisation et plus de dépenses d'indemnisation, et le régime avait donc annoncé un déficit annuel prévisionnel de 6 milliards d'euros cette année.
Les services statistiques de l'assurance chômage ont également prévu 591.000 destructions nettes d'emplois salariés cette année, une prévision que le gouvernement a fait sienne dans sa note de cadrage économique en juin.
La bonne notation des agences de notation financière permet cependant au régime d'emprunter de l'argent sans la garantie de l'Etat.
Une émission obligataire scindée va être lancée par tranches de deux milliards d'euros "la première fin novembre, les suivantes en février et août 2010 pour répondre à tous nos besoins d'ici 2014", selon le représentant CFE-CGC, Alain Lecanu. La levée de fonds sera complétée par l'émission de billets de trésorerie pour 3 mds d'euros supplémentaires, selon la même source.
Avant la crise, l'Unedic espérait avoir épongé en 2010 tout le déficit accumulé pendant la panne de croissance de 2002-05.
Les finances du régime réagissent avec "un effet retard très important" à la courbe du chômage, et désormais, "dans le scénario le plus noir, le déficit cumulé atteindra un point bas de -18 milliards d'euros fin 2013", a précisé M. Roux de Bézieux.
Outre les indemnités d'environ 1,9 million de chômeurs, l'Unedic finance 10% du fonctionnement de Pôle emploi dont le reste du budget vient de l'Etat.
Selon M. Roux de Bézieux, "les difficultés de mise en place de la fusion, malgré des progrès opérationnels indiscutables, ont conduit à une sous-consommation de certains budgets d'aides" par Pôle emploi.
Cela signifie que des demandeurs d'emploi n'ont pas bénéficié de certaines aides, en dépit du fait que l'argent est là. C'est vrai en particulier des aides à la formation, qui ont été "sous-utilisées", selon M. Lecanu.