La prime exceptionnelle de 500 euros pour certains chômeurs non indemnisés, en vigueur depuis avril, avait bénéficié à 3.283 personnes début septembre, a affirmé lundi Pôle emploi, après un article des Echos faisant état d'à peine plus de 2.000 bénéficiaires fin juillet.
"Au 4 septembre, il y avait 3.283 bénéficiaires de la prime de 500 euros", a indiqué un porte-parole de Pôle emploi à l'AFP, déclarant ne pas connaître dans l'immédiat le nombre de personnes ayant demandé cette prime.
Le quotidien économique Les Echos indiquait lundi matin que fin juillet, "seules 2.162 personnes avaient bénéficié de la prime exceptionnelle de 500 euros" et que l'Etat n'avait donc pour l'instant "déboursé que 1.081.000 euros alors que 117 millions d'euros ont été budgétés pour la mesure, prévue pour durer jusqu'au 31 mars 2010".
Sur cette période, le porte-parole de Pôle emploi a confirmé qu'entre avril et fin juillet, "sur 4.503 demandes, il y a eu 2.200 bénéficiaires, sachant que 40% des personnes non éligibles pouvaient bénéficier d'allocations chômage -possibles depuis avril dès 4 mois de travail au lieu de 6 précédemment- mais certains ne le savaient pas".
Mercredi, le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez avait déclaré à l'AFP que la prime de 500 euros connaissait "une montée en charge moins forte que prévu", sans donner de chiffres.
Il y avait vu "une bonne nouvelle" prouvant l'efficacité des nouvelles règles d'indemnisation chômage. "On tablait sur 200.000 bénéficiaires sur 12 mois, il est clair qu'on n'y sera pas", avait-il dit.
La prime exceptionnelle de 500 euros avait été annoncée lors du sommet social du 18 février à l'Elysée, pour certains chômeurs non indemnisés ayant perdu leur emploi entre le 1er avril 2009 et le 31 mars 2010, et ayant travaillé au moins deux mois en deux ans et demi.
Lors de l'annonce de cette prime au sommet social du 18 février, l'Elysée tablait sur 234.000 bénéficiaires pour un coût de 117 millions d'euros.
Pour plusieurs syndicats, la mesure a pâti d'un manque de communication de Pôle emploi.
"Si les chiffres ne sont pas atteints, c'est que tout simplement les jeunes ne savent pas qu'éventuellement ils pourraient avoir cette prime", a estimé jeudi le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault. Qualifiant cette mesure de "fiasco", Maurad Rabhi (CGT) a rapporté qu'"une jeune fille inscrite à l'agence de Pôle Emploi à Champigny-sur-Marne s'est vue orientée vers la Caisse d'Allocations Familiales quand elle a réclamé le bénéfice de la prime!".
Gabrielle Simon (CFTC) a jugé lundi qu'"il n'y a pas eu assez de communication", tandis que Alain Lecanu (CFE-CGC) y a vu le "cumul de plusieurs facteurs, dont l'obligation pour la personne concernée de demander la prime".
De son côté, Pôle emploi a assuré avoir communiqué sur cette prime.
"Fin avril, nous avons mis l'information à la Une de l'intranet et adressé des notes aux managers. Nous avons mis des affiches et des flyers dans les agences fin avril, une fiche de présentation sur le site internet en mai et un bandeau sur le site en juillet-août", a précisé le porte-parole.