La reprise économique mondiale pourrait être "plus précoce" que prévu mais le rebond s'annonce "modeste" et le risque d'une rechute de l'activité ne peut être totalement exclu, selon un rapport de l'ocde publié jeudi.
Pointant l'afflux de nouvelles "majoritairement favorables" sur le front économique, l'organisation relève plusieurs de ses prévisions de croissance pour 2009, notamment pour le Japon (-5,6% contre -6,8% auparavant), l'Allemagne (-4,8% contre -6,1%) et la France (-2,1% contre -3%), trois pays qui sont sortis de la récession au deuxième trimestre. Le ciel semble également s'éclaircir pour l'ensemble de la zone euro.
La perspective reste inchangée pour les Etats-Unis (-2,8% attendu) et est dégradée pour le Royaume-Uni (-4,7% prévu contre -4,3% auparavant).
L'OCDE recense plusieurs signes d'"amélioration marquée": la "chute" du coût de l'argent, un desserrement relatif des conditions de crédit ou la "stabilisation" apparente de l'immobilier aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Le commerce mondial serait par ailleurs prêt à "accélérer" après avoir touché "un plus bas".
Les Etats-Unis et la zone euro devraient ainsi sortir de la récession au troisième trimestre, selon l'OCDE, qui entoure toutefois ces prévisions de très fortes marges d'erreur.
"La reprise économique gagne en puissance et en ampleur" et la dégradation de l'emploi devrait ralentir, affirme l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui prévient toutefois que le redémarrage sera fragile.
"Des risques continuent d'exister", a déclaré Jorgen Elmeskov, chef par interim du département des Affaires économiques, lors d'une conférence de presse.
"On ne peut pas exclure un scénario en "W" (reprise suivie d'une rechute ou "Double Dip Recession", ndlr) même si les données récentes réduisent les probabilités d'un tel scénario", a-t-il poursuivi.
La demande des ménages sera freinée par "de fortes capacités d'épargne", le haut niveau du chômage et la croissance "anémique" des salaires, estime l'organisation, qui juge qu'"une forte politique de relance restera nécessaire à court terme".
"Les ménages ont encore beaucoup de chemin à faire avant de redresser leurs finances", a indiqué Jorgen Elmeskov, qui juge que le chômage pourrait connaître "une hausse significative" si l'activité restait trop faible, a-t-il ajouté".
Pour préparer le plus long terme, les 30 pays de l'OCDE doivent dès maintenant réfléchir à des stratégies de sortie de crise "crédibles" et à des plans de réductions des déficits, selon le rapport.
"Il faudra pas sortir de manière abrupte" des différents dispositifs d'aide mis en place par les gouvernements, a prévenu M. Elmeskov.
L'OCDE estime que les banques centrales devront "dans la plupart des cas" attendre le courant de l'année 2010 pour s'engager dans la voie de "la normalisation" de leurs taux d'intérêts, aujourd'hui à des niveaux "exceptionnellement bas".