La nouvelle hausse du taux de chômage au deuxième trimestre "confirme la dégradation en cours du marché du travail consécutive à la crise mondiale", a estimé jeudi la ministre de l'Economie Christine Lagarde, réaffirmant que la tendance devrait se poursuivre "quelques trimestres".
Le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) a poursuivi sa hausse au deuxième trimestre 2009 à 9,1% de la population active en France métropolitaine (+0,6 point en trois mois) et à 9,5% avec les départements d'Outre-mer (Dom), selon des chiffres publiés jeudi par l'Insee.
Il est remonté au niveau atteint début 2006, effaçant toute la baisse observée entre 2006 et 2007, selon l'Insee.
"La tendance à la dégradation du marché du travail devrait encore se poursuivre pendant quelques trimestres, car même une reprise graduelle de l'activité ne se traduirait pas par un repli immédiat du chômage", a rappelé la ministre de l'Economie et de l'Emploi dans un communiqué.
Elle a cependant fait valoir que "chez la plupart de nos partenaires, la dégradation du marché du travail est nettement plus importante: le nombre de chômeurs au sens du BIT a ainsi augmenté en France de 14% depuis le printemps 2007 alors que sa progression atteint sur la même période 28% dans la zone euro, 116% aux Etats-Unis et 139% en Espagne".
La ministre et son secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez ont aussi noté que le nombre de personnes en chômage partiel a "sensiblement augmenté", jugeant que cela "reflète l'efficacité du renforcement par le gouvernement des dispositifs d'activité partielle qui permettent d'éviter les licenciements en cette période difficile".
Interrogé en marge de l'université du Medef à Jouy-en-Josas (Yvelines), le ministre du Travail Xavier Darcos a déclaré à l'AFP: "Nous savions que les mois qui viennent jusqu'à la fin de l'année seraient difficiles et nous ne sommes pas vraiment surpris par cette augmentation".
"Je l'avais moi-même laissé présager. Mais enfin, nous sommes à l'oeuvre et le gouvernement ne lâche pas prise pour autant", a-t-il ajouté.
Le nombre de chômeurs supplémentaires en 2009 "sera peut-être pire" que la dernière prévision en date du régime d'assurance chômage (Unedic), à savoir 639.000 nouveaux chômeurs sur l'année, avait estimé fin juillet M. Darcos.