Plus de 10% des salariés de l'automobile ont connu du chômage partiel au premier trimestre 2009, selon une étude conjointe du ministère de l'Emploi (Dares) et de l'Insee parue jeudi.
"Le recours au chômage partiel dépend directement de la conjoncture mais aussi de l'évolution de la réglementation", rappelle l'étude.
Durcie en 2001 lors du passage aux 35 heures qui permet d'imposer des semaines de travail plus ou moins longues selon les pics d'activité dans le cadre de l'annualisation du temps de travail, la réglementation du chômage partiel a été assouplie fin 2008 afin de tenir compte du retournement conjoncturel (...) et d'éviter des licenciements économiques.
Cela s'est traduit par une hausse du chômage partiel subi surtout par les ouvriers: 1,5% étaient ainsi contraints au chômage partiel au 1er trimestre, contre 0,6% en moyenne de 2003 à mi-2008.
"Au sein du secteur de l'industrie, le recours au chômage partiel a bondi dans l'automobile en particulier: la part des salariés en chômage partiel, qui oscillait entre 0% et 2% depuis début 2003, est passée à près de 6% au dernier trimestre 2008 et à plus de 10% au premier trimestre 2009", précise l'étude.
L'automobile est, avec le textile, la filière où le contingent d'heures de chômage partiel autorisé est le plus important (jusqu'à 1.000 heures/an, soit plus de six mois, si nécessaire).
Un décret doit prochainement aligner l'ensemble de l'économie sur ce niveau.
Globalement, l'étude note que le recours au chômage partiel s'est récemment amplifié, "sans toutefois atteindre les points hauts du début des années 1990".
En France métropolitaine, en moyenne près de 300.000 personnes étaient dans une situation de chômage partiel ou technique en 1993, année de récession, soit 1,3% des personnes en emploi.
Depuis cette date, à part un pic en 1999 et en 2001, la courbe du chômage partiel reconstituée par l'étude est en baisse continue.
En 2007, moins de 80.000 personnes étaient concernées, soit 0,3% des personnes en emploi, contre environ 180.000 au 1er trimestre 2009.
"Les personnes en situation de chômage partiel ou technique sont majoritairement des hommes (70%) et des ouvriers (40%), selon l'étude.
Un salarié au chômage partiel est en partie indemnisé par son employeur, qui reçoit pour sa part une aide financière de l'Etat.