Le Royaume-Uni va prêter à l'avionneur européen Airbus jusqu'à 340 millions de livres, soit près de 400 millions d'euros, pour aider à financer le développement de son futur long-courrier A350 XWB, a annoncé vendredi le ministre du Commerce Peter Mandelson.
Il s'agira d'aides remboursables, qui serviront à financer des projets au Royaume-Uni, notamment en matière de fabrication des ailes, grand point fort de l'industrie aéronautique britannique.
"Ce soutien permettra de créer et de maintenir plus de 1.200 emplois au sein d'Airbus sur les sites de Filton et de Broughton, ainsi que plus de 5.000 autres au sein de sous-traitants dans l'ensemble du Royaume-Uni", a précisé le ministère du Commerce dans un communiqué.
Le Royaume-Uni est le premier Etat partenaire d'Airbus à prendre une décision ferme sur le financement de l'A350.
A la mi-juin, à l'occasion du salon aéronautique du Bourget, les pays partenaires d'Airbus s'étaient donné un mois pour arrêter leurs décisions sur les aides remboursables pour l'A350.
La France et l'Allemagne proposent d'apporter au total 2,5 milliards d'euros d'avances remboursables à Airbus, pour aider au lancement de cet avion (dont 1,4 milliard pour la France et 1,1 milliard pour l'Allemagne).
L'Espagne, également sollicitée, pourrait également contribuer au financement du programme, pour un montant non encore fixé mais qui devrait vraisemblablement s'élever à plusieurs centaines de millions d'euros.
Airbus avait posé en janvier la première pierre de la ligne d'assemblage de de l'A350 XWB ("extra-wide body"), un avion largement construit en matériaux composites qui doit être livré à partir de la mi-2013. Son coût de développement est d'environ 10 milliards d'euros.
Cet avion, se voulant économe en carburant, et capable de transporter entre 270 et 350 passagers, a déjà fait l'objet de 493 commandes fermes de la part de 31 compagnies, d'après un décompte de l'avionneur.
Airbus emploie plus de 10.000 personnes au Royaume-Uni, à Filton, dans l'ouest de l'Angleterre, et à Broughton, au Pays de Galles.
Le PDG d'Airbus Tom Enders s'est félicité de cette aide. De même, Bernie Hamilton, porte-parole du syndicat Unite, a estimé qu'il s'agissait d'un "vote de confiance pour l'industrie aéronautique britannique".
Mais un porte-parole du constructeur américain Boeing, s'est dit "déçu", alors même que l'OMC est sur le point de trancher sur le dossier des avances remboursables, jugées contraires aux règles de la concurrence par les Américains.
Les Etats-Unis avaient porté plainte auprès de l'OMC en octobre 2004 en accusant plusieurs Etats européens de verser des subventions déguisées à Airbus. L'Union européenne avait immédiatement répliqué en portant plainte contre les Etats-Unis au sujet de Boeing, estimant que le constructeur américain bénéficie de subventions publiques.