La Société Générale tiendra compte "des comportements" des traders et pas seulement des "résultats" lors du calcul de leurs rémunérations, a affirmé jeudi son PDG Frédéric Oudéa, refusant de révéler combien la banque avait provisionné dans ses comptes pour ces primes.
Libération a révélé mercredi que BNP Paribas avait déjà provisionné environ un milliard d'euros au titre des bonus 2009.
"La question des rémunérations (des traders ndlr) est complètement prématurée en milieu d'année, ce n'est pas un sujet d'actualité", car les rémunérations seront calculées "en fin d'année", a déclaré M. Oudéa lors d'une conférence de presse en marge de la présentation des résultats semestriels du groupe.
Il a refusé de révéler la somme qui avait été provisionnée par l'établissement pour ces primes de fin d'année. Il n'a pas non plus révélé le montant des bonus versés au titre de l'exercice 2008.
"Je ne souhaite pas communiquer, même en interne, sur ces sujets là", a souligné M. Oudéa.
En tous les cas "quand on évaluera les rémunérations, on ne tiendra pas compte que des résultats mais aussi des comportements", a-t-il affirmé.
"On prendra aussi en compte des paramètres comme le risque", a-t-il ajouté. La Société Générale avait defrayé la chronique en janvier 2008 lorsque l'un de ses traders, Jerôme Kerviel, avait perdu près de 4,9 milliards d'euros en réalisant des opérations hasardeuses sur le marché.
Enfin, les bonus ne devraient pas être payés "en une fois", selon M. Oudéa mais leur versement sera différé dans le temps.
Le numéro un de la Société Générale a plaidé pour que les règles concernant les rémunérations des traders soient "identiques" dans le monde pour ne pas fausser la concurrence entre les banques.
Il n'est pas possible que (les traders ndrl) soient rémunérés d'une façon très différente (en France) et dans le reste du monde", a renchéri M. Séverin Cabannes, directeur général délégué du groupe.
"Ceci est une question vitale pour la survie de la place financière française", a-t-il ajouté.