Agriculteurs, distributeurs, industriels et consommateurs se sont retrouvés mercredi matin à Bercy pour examiner les engagements pris samedi par le gouvernement pour calmer la colère des agriculteurs qui dénoncent les marges réalisées par la grande distribution.
Cette rencontre, réclamée par la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), principal syndicat agricole, a commencé à 08H00 sous l'égide du ministre de l'Agriculture Michel Barnier et du secrétaire d'Etat à la Consommation Luc Chatel. En revanche, la ministre de l'Economie Christine Lagarde, dont la présence était souhaitée par Michel Lemétayer, président de la FNSEA, n'y assistait pas.
Egalement autour de la table, Jérôme Bédier, président de la Fédération du commerce et de la Distribution (FCD) qui représente traditionnellement toutes les enseignes de la grande distribution, sauf Leclerc et Intermarché.
Intermarché et Michel-Edouard Leclerc, président de la centrale d'achats éponyme, ont exceptionnellement mandaté M. Bédier pour les représenter à cette réunion.
Alors qu'un doute planait mardi soir sur la présence de l'ensemble des distributeurs mercredi à Bercy, M. Lemétayer avait insisté pour que "toutes les enseignes soient représentées".
La FNSEA attend "un engagement des industriels et de la distribution sur la transparence des prix et sur la loyauté des transactions", a-t-il expliqué dans un entretien publié mercredi par les Echos.
"Le dossier bout depuis longtemps. Cette fois, le couvercle a sauté. Le gouvernement ne peut plus ignorer le problème", a-t-il averti.
Les distributeurs "prendraient un risque énorme à continuer de mentir" sur les marges, a encore prévenu M. Lemétayer. "Michel-Edouard Leclerc ment quand il prétend que nous connaissons parfaitement les marges", a-t-il affirmé, alors qu'une polémique l'oppose sur ce sujet à M. Leclerc.
Cette rencontre a été décidée après le blocage de plates-formes d'approvisionnement des grandes surfaces la semaine dernière par les agriculteurs pour protester contre les marges de la grande distribution.
Pour les apaiser, le gouvernement a promis samedi des contrôles généralisés sur les prix et des "sanctions" si nécessaire.
Il s'est aussi engagé à réévaluer la loi de modernisation de l'économie (LME) dont les agriculteurs dénoncent certains effets pervers, notamment le "pouvoir de négociation encore plus grand" des distributeurs face aux producteurs.
Des agriculteurs ont maintenu la pression mardi soir en prenant pour cible une dizaine de grandes surfaces dans le Finistère, où ils ont déversé des détritus.