Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a jugé jeudi que la perspective d'un retour à l'équilibre des comptes publics était un élément important pour ramener la croissance, dans une interview sur LCI.
La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, avait réclamé mardi dans une interview au Financial Times Deutschland des règles européennes plus souples pour les déficits budgétaires résultant de la crise.
Réagissant à cette suggestion, M. Trichet a dit: "Il est très important, quoi qu'on fasse, d'être à la fois à la hauteur des difficultés (...) très très sérieuses et inédites (engendrées par la crise, ndlr), mais en même temps, il faut que NOS concitoyens --- les entreprises mais aussi les ménages --- puissent avoir confiance dans le retour à l'équilibre" des finances publiques.
"S'ils n'ont pas confiance dans le retour à l'équilibre, dans une perspective de moyen-long terme, alors ils n'ont pas confiance tout court, et donc nous n'aurons pas ce que nous souhaitons tous, c'est-à-dire le retour de la confiance et le retour de la croissance et de la création d'emplois", a-t-il déclaré.
Les règles du Pacte de stabilité européen ou "critères de Maastricht" obligent les Etats à maintenir leur déficit public sous la barre de 3% du produit intérieur brut (PIB) et leur dette à moins de 60% du PIB.
La crise économique, en réduisant les rentrées fiscales et en augmentant les dépenses des Etats pour des plans de relance, a fait passer dans le rouge les finances des grandes économies européennes.
La France par exemple devrait avoir un déficit public de l'ordre de 6% du PIB cette année. Fin avril, l'Union européenne avait lancé officiellement des procédures pour déficit excessif contre la France, l'Espagne, l'Irlande et la Grèce.