L'euro remontait mardi en début d'échanges européens face au dollar, touchant un plus haut depuis un mois et demi, le billet vert souffrant de la désertion des capitaux vers les marchés actions sur fond d'espoir de redressement de l'économie mondiale.
A 09H00 GMT (11H00 à Paris), la monnaie européenne s'échangeait en hausse à 1,3658 dollar pour un euro, contre 1,3585 lundi à 21h00 GMT.
Elle gagnait également un pouce de terrain face au yen, à 133,33 yens contre 132,46 yens la veille.
Le dollar remontait aussi face à la devise nipponne à 97,73 yens contre 97,50 yens lundi.
"S'agit-il d'une victoire à la Pyrrhus ?" s'interrogeaient les analystes de Commerzbank, référence à une victoire ruineuse pour le vainqueur, alors que la monnaie européenne a touché un plus haut depuis le 24 mars, mardi en début d'échanges européens, à 1,3670 dollar.
"Après l'euphorie de la semaine précédente, les marchés ont commencé la semaine en moins bonne forme" observaient les analystes. La veille, l'euro avait en effet été victime d'une "correction technique" lundi avec des chiffres de la production industrielle en France et en Italie plus mauvais qu'attendu.
Il avait également pâti de la publication de statistiques sur les exportations chinoises.
Le billet vert souffrait de prises de bénéfices mardi, après avoir gagné du terrain grâce à son statut de valeur refuge au plus fort de la crise.
Selon de nombreux observateurs, le dollar devrait encore perdre du terrain face aux principales devises lors des prochains mois, les investisseurs craignant moins de s'aventurer vers des monnaies à plus fort rendement, considérées plus "risquées" sur le marché des changes, comme l'euro, ou sur les marchés actions.
Cet espoir de redressement de l'économie a été traduit notamment par Jean-Claude Trichet, le gouverneur de la Banque centrale européenne, selon qui l'économie mondiale est actuellement à un tournant.
"Nous nous approchons, en ce qui concerne la croissance, d'un point d'inflexion", a déclaré lundi le patron de la BCE, également porte-parole des dix grandes banques centrales mondiales (G-10).
De son côté, le président de la Réserve fédérale américaine Ben Bernanke a estimé lundi que le dollar resterait "fort" et a jugé que le risque de déflation aux Etats-Unis s'éloignait.
"Je pense que le dollar va rester fort parce que l'économie des Etats-Unis est forte [...] et parce que la Réserve fédérale est engagée à ce que ce pays connaisse la stabilité des prix", a déclaré M. Bernanke.
Les cambistes restaient cependant prudents alors que les grandes banques américaines, une fois passée l'épreuve des "tests de résistance", se bousculaient lundi pour lever des fonds sur le marché, soit pour répondre aux exigences de recapitalisation posées par l'Etat, soit pour le rembourser au plus vite.
Ils attendaient également les chiffres de la balance commerciale en mars aux Etats-Unis.
A 09H00 GMT, la livre britannique progressait face à l'euro à 89,55 pence, et face au dollar à 1,5240 dollar.
La monnaie helvétique baissait face à la monnaie européenne à 1,5086 franc suisse pour un euro et montait face au billet vert à 1,1057 franc suisse pour un dollar.
L'once d'or s'échangeait 918 dollars contre 913 dollars la veille au fixing du soir.
Cours de mardi Cours de lundi
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09H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,3658 1,3585 EUR/JPY 133,33 132,46 EUR/CHF 1,5086 1,5072 EUR/GBP 0,8955 0,8981 USD/JPY 97,73 97,50 USD/CHF 1,1057 1,1091 GBP/USD 1,5240 1,5127