Un rapport remis jeudi au gouvernement donne 29 pistes d'action pour lever les "freins" limitant l'accès des jeunes sans qualification et des chômeurs au contrat de professionnalisation, notamment une baisse du coût pour les employeurs et une "implication réelle" de Pôle emploi.
Huit mois après le début de sa mission sur la promotion du "contrat pro" pour les plus éloignés de l'emploi, le délégué général de l'UIMM Jean-François Pilliard a officiellement remis ses suggestions au secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez et au haut commissaire aux Solidarités actives Martin Hirsch.
S'il est jugé efficace pour favoriser l'accès à l'emploi, ce contrat en alternance ne bénéficie que "marginalement" aux jeunes avec un niveau inférieur ou égal au CAP et BEP ainsi qu'aux demandeurs d'emploi de plus de 26 ans.
En 2007, sur quelque 170.000 contrats de professionnalisation signés, seuls 14% concernaient des demandeurs d'emploi adultes et 32% des jeunes peu qualifiés.
Méconnaissance du "contrat pro", qui a remplacé plusieurs dispositifs en 2004, mobilisation insuffisante du service public de l'emploi, coût jugé trop élevé par les PME, manque de préparation ou d'accompagnement social des bénéficiaires, figurent parmi les freins relevés par la mission Pilliard.
Or, le 24 avril, Nicolas Sarkozy a fixé l'objectif de 170.000 contrats de professionalisation d'ici juin 2010, soit 30.000 de plus que l'année dernière, en versant pour chaque nouveau recrutement une prime de 1.000 euros aux entreprises, portée à 2.000 euros pour les jeunes qui n'ont pas le niveau Bac.
S'il a noté ces incitations annoncées dans le plan pour l'emploi des jeunes, M. Pilliard a déclaré à la presse que "reste à concrétiser, entre autres, l'implication du service public de l'emploi et des Opca (organismes de branche collectant les fonds de la formation et finançant les contrats pro) par la signature prochaine de conventions".
M. Wauquiez a annoncé qu'"un référent dédié aux contrats en alternance sera présent dans chaque agence Pôle emploi" et qu'une partie des 30.000 "contrats rebonds" destinés aux jeunes pourrait servir de formation pour préparer à l'emploi des jeunes faiblement qualifiés.
"Face à la crise et aux moindres entrées en contrat de professionnalisation, reconnu comme un bon outil lors du Grenelle de l'insertion, il faut régler les problèmes de coût et d'ingénierie pour inverser le flux", a jugé M. Hirsch, rappelant les récentes annonces présidentielles.