
La RATP a confirmé mercredi une commande de 30 trains à Alstom et Bombardier pour 917 millions d'euros, destinés à circuler sur la ligne A du RER, empruntée par plus d'un millions de voyageurs par jour, première étape d'un marché qui pourrait à terme atteindre 2,5 milliards.
"La RATP passe immédiatement une première commande ferme de 30 trains (soit 60 rames) à grande capacité, bénéficiant de deux étages, pour un montant total de 917 M EUR, dont les deux-tiers seront donc pris en charge par le budget investissement de la RATP", écrit l'entreprise publique dans un communiqué.
Le tiers restant du budget (300 M EUR) sera pris en charge par le Syndicat des Transports d?Ile-de-France (STIF).
Les nouveaux trains, qui commenceront de circuler au 2e semestre de 2011, remplaceront peu à peu des rames à un seul étage sur la ligne la plus encombrée au monde en terme de trafic.
Les futures rames, dénommées MI09, disposeront de portes larges de 2 mètres "afin de faciliter les montées et descentes des voyageurs". Elles seront équipées "de la vidéo protection à bord, de la ventilation réfrigérée et d'une information voyageur sonore et visuelle".
Le marché total pourrait atteindre à terme 2,5 milliards d?euros. Il concernerait dans ce cas jusqu'à 175 rames, a précisé à l'AFP Yves Ramette, directeur général adjoint de la RATP.
D'ores et déjà, l'entreprise devrait compléter fin 2011 sa commande actuelle par 70 rames supplémentaires. D'ici 2017, selon M. Ramette, la capacité de la ligne A, l'une des plus chargées au monde, augmenterait ainsi de quelque 30%.
"On a voulu augmenter la capacité le plus vite possible", a également souligné le dirigeant de la RATP.
Une controverse a éclaté mercredi autour du financement de ce contrat, que la RATP présente comme "la commande la plus élevée du monde pour le transport urbain".
La RATP et le STIF étaient convenus en 2008 de financer chacun 50% de la commande, dont l'estimation initiale était de 1,3 milliard d'euros pour 130 rames, contre un coût final sans doute plus proche de 1,8 milliard pour le même nombre de trains.
Jean-Paul Huchon, président PS de la région Ile-de-France et du STIF, a accusé la RATP d'avoir "laissé déraper un marché avec un seul soumissionnaire" et a confirmé lors d'un conseil d'administration du syndicat que le STIF maintiendrait son enveloppe à 650 millions.
Une critique jugée "vraiment étonnante" par Yves Ramette, qui a affirmé que "le bon niveau de prix" avait été établi par une commission "indépendante".
Le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement Roger Karoutchi, par ailleurs chef de l'opposition UMP au Conseil régional, a attribué pour sa part le surcoût par rapport à la première estimation à des "demandes supplémentaires sur le matériel" faites par M. Huchon en matière de capacité et d'accessibilité des trains. Il a accusé M. Huchon de "ne pas jouer correctement le jeu" et de ramener la part régionale de 50% à 35%.