Le gouvernement américain a sommé General Motors (GM) et Chrysler de présenter des plans de restructurations "viables" s'ils veulent espérer une nouvelle aide de l'Etat, dans des rapports publiés lundi.
Le groupe de travail sur l'automobile, mis en place par le président américain Barack Obama, a été particulièrement sévère avec GM, le premier constructeur américain, dans ses conclusions, lui donnant 60 jours pour réaliser ce plan.
Son concurrent Chrysler a lui 30 jours pour conclure un accord définitif avec le groupe italien Fiat, approché dans le cadre de sa restructuration. S'il y parvient, il obtiendra de l'Etat les six milliards d'aide supplémentaire qu'il demande.
"Les plans présentés par GM et Chrysler le 17 février 2009 n'ont pas établi de chemin crédible vers la viabilité", écrit le groupe de travail dans son rapport.
"Dans leur forme actuelle, ils ne sont pas suffisants pour justifier un nouvel investissement substantiel de ressources des constribuables", dit-il.
Le rapport semble à première vue beaucoup plus mauvais pour le premier constructeur américain General Motors (GM) que pour Chrysler.
Comme cela avait été annoncé dimanche, Rick Wagoner, "le PDG de GM démissionne", indique le groupe de travail dans son rapport, ajoutant que le département du Trésor et des conseillers extérieurs vont fournir "des efforts plus importants pour assister la société dans son effort de refinancement".
Cela laisse présager, au moins temporairement, une plus forte emprise du Trésor sur la conduite des affaires de l'entreprise.
Le document ajoute qu'il va fournir aux deux entreprises un "fonds de roulement" leur permettant de tenir jusqu'à la date butoir qu'il leur a fixée.
Si Chrysler présente dans les 30 jours qui lui sont impartis un accord concluant d'entente avec le groupe italien Fiat, "le gouvernement envisagera d'investir jusqu'à hauteur des 6 milliards de dollars demandés [...] pour permettre à ce partenariat de réussir", peut-on lire dans les recommandations du groupe de travail.
"Le gouvernement soutiendra l'effort de restructuration de GM", ajoute le texte, sans se prononcer sur les 16,6 milliards de dollars de plus demandés par l'entreprise.
Le rapport du groupe de travail doit servir de base au plan pour l'industrie automobile que M. Obama doit présenter lundi à 11H00 à Wasington (15H00 GMT).
Fiat et Chrysler avaient signé en janvier un accord préliminaire en vue de la formation d'un partenariat stratégique, dans lequel Fiat prendrait une part de 35% au sein du capital de l'américain en difficulté, en échange de l'accès de ce dernier à sa technologie.
Au bord de la faillite, GM et Chrysler ont été secourus par le gouvernement américain, qui leur a alloué 17,4 milliards de dollars sous forme de prêts depuis décembre. Mais c'est encore insuffisant, raison pour laquelle les deux groupes ont demandé davantage à l'Etat pour pouvoir survivre.