François Pérol, le président du futur groupe bancaire Caisse d'Epargne/Banques Populaires, sera auditionné par les membres de la Commission des finances du Sénat, a affirmé jeudi son président Jean Arthuis, qui a de nouveau critiqué les conditions de sa nomination.
"Nous avons l'intention d'auditionner M. Pérol en sa qualité de président de la future banque", a indiqué M. Arthuis lors d'une conférence de presse, précisant qu'aucune date n'avait encore été fixée.
M. Pérol témoignera mercredi devant la Commission des finances de l'Assemblée nationale.
"La crise que nous traversons est largement la conséquence de manquements graves à l'éthique", a dit l'ancien ministre des Finances, brocardant des "banquiers moutonniers" et leur "cupidité", dont le "scandale" des bonus versés aux cadres dirigeants de l'assureur américain AIG offre un nouvel exemple.
Dans ce contexte, "il est important de respecter un code déontologique, qui n'est rien d'autre qu'une codification de l'éthique", a-t-il estimé, regrettant que la commission de déontologie de la fonction publique n'ait pas été saisie. Le sénateur centriste avait affirmé fin février que si la nomination de M. Pérol "avait tout de même lieu, ce serait extrêmement choquant".
La polémique suscitée par cette nomination a rebondi mercredi sur le plan judiciaire avec le dépôt d'une première plainte "pour prise illégale d'intérêt" contre l'ancien conseiller élyséen, qui a pris part aux négociations sur la fusion des deux établissements mutualistes.
La loi du 2 février 2007 interdit en effet à tout fonctionnaire et membre de cabinets ministériels d'aller travailler pour une entreprise avec laquelle ils ont exercé des missions de contrôle ou de surveillance au cours des trois années précédant leur départ.