
Gouvernement et représentants des restaurauteurs ont entamé mercredi les discussions sur la mise en oeuvre de la baisse de la TVA à 5,5% et les contreparties que devront donner les professionnels.
La ministre de l'Economie Christine Lagarde a confirmé que "la proposition" du gouvernement était une TVA à 5,5% (contre 19,6% actuellement), alors que pendant une semaine, aucun taux précis n'avait été cité.
A l'issue de la réunion avec les restaurateurs, à laquelle participait également le secrétaire d'Etat au Commerce Hervé Novelli, Mme Lagarde a de nouveau insisté sur le fait qu'il devait s'agir d'un accord "gagnant-gagnant" afin que "les consommateurs, les salariés et le secteur s'y retrouvent".
Le nouveau taux pourrait entrer en vigueur "début 2010", voire "courant 2009".
"Nous entamons ces négociations sur les contreparties avec un taux à 5,5", a renchéri Christine Pujol, présidente de l'Umih, le principal syndicat de la profession.
D'ici les états généraux, qui devraient se tenir entre le 20 et le 30 avril, quatre groupes de travail seront mis en place, dont un qui sera chargé de chiffrer le coût de la mesure et des engagements pris par la profession.

Avec le chiffrage, "on pourra dire, +les Français ont mis tant, les professionnels ont rendu tant, et voilà ce qu'ils ont fait de l'argent+", a expliqué Didier Chenet, président du Synhorcat, le deuxième syndicat.
Une TVA à 5,5% dans la restauration reviendrait à un manque à gagner pour l'Etat de 2,5 milliards d'euros, selon le ministre du Budget Eric Woerth.
Les trois autres groupes de travail se focaliseront sur les prix, l'emploi (embauches, salaires, protection sociale, conditions de travail), et le dernier sur l'investissement.
Chaque groupe devra déterminer les engagements, mais aussi "la manière dont on va les mesurer et les suivre", a ajouté la ministre sans préciser sur quel critère évaluer les engagements d'un secteur de 180.000 entreprises indépendantes.
Certains petits restaurants sont "exsangues et proches de la cessation d'activité, il n'est pas facile pour eux d'entendre parler de baisse des prix et de hausse des salaires", a reconnu Dominique Giraudier, patron de Groupe Flo (plus de 250 établissement dont les Brasseries Flo, Bistro Romain, Hippopotamus).
Interrogés par l'AFP, nombreux sont ceux qui reconnaissent que leur priorité sera d'améliorer leur trésorerie.
"On a un devoir de pédagogie vis-à-vis de NOS adhérents, a expliqué Jean-François Girault, président de la CPIH, l'un des syndicats représentatifs de la profession. "On a obtenu pour eux la baisse de la TVA et en contrepartie ils ont des obligations. C'est notre rôle à nous de leur dire : +on a obtenu 5,5, à vous de les conserver+".
"Il faudra cibler les baisses de prix, a expliqué Lionel Caraux, président du Syndicat de la restauration thématique et des chaînes, non pas les saupoudrer, pour que le consommateur les voit précisément".
Pour M. Giraudier, revoir les prix devrait "contribuer à redonner du pouvoir d'achat aux Français, leur donner les moyens de retourner au restaurant".
"Notre secteur a créé 60.000 emplois en 4 ans, nous allons tout faire pour que ça continue, a expliqué M. Chenêt. Et la TVA va nous permettre de rentrer dans ce cercle vertueux qui fait qu'à partir du moment où nous baissons les prix, nous avons plus de consommateurs, donc nous auront besoin de plus de salariés".
Ces états généraux seront aussi "le coup d'envoi de la modernisation de la profession", a insisté Hervé Novelli, "parce que la restauration est un élément clé de l'attractivité de notre pays".