Le président Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel se disent "déterminés à obtenir des résultat concrets" au sommet du G20 à Londres, dans une lettre commune à Mirek Topolanek, Premier ministre tchèque, et Jose-Manuel Barroso, président de la Commission européenne.
Leur lettre, datée du 16 mars et publiée le 17, est adressée, outre M. Barroso, à M. Topolanek qui exerce actuellement la présidence tournante du Conseil européen.
"Nous sommes déterminés à obtenir au sommet de Londres (ndlr la réunion des principaux pays développés et en développement, le 2 avril) des résultats concrets pour le renforcement de la régulation financière internationale", écrivent le président français et la chancelière allemande.
"Nous attendons que la mise en oeuvre du plan d?action du G20 soit suivie par le Fonds monétaire internationale (FMI) et le Forum de stabilité financière (FSF) pour assurer une responsabilité accrue", poursuivent-ils.
Selon les deux dirigeants, "l?Union Européenne doit proposer que tous les hedge funds et autres fonds susceptibles de créer un risque systémique fassent l?objet d?un enregistrement, d?une régulation et d?une supervision appropriés". "Nous devons travailler à un mécanisme de sanctions effectif pour se protéger des risques que font courir les juridictions non coopératives qu?il faudra désigner. En outre, nous devrions encourager des politiques salariales transparentes et durables", affirment-ils également.
Le 12 mars à Berlin, à l'issue du XIè Conseil des ministres franco-allemand, M. Sarkozy et Mme Merkel avaient indiqué à la presse qu'ils prendraient une "initiative commune" avant le G20 de Londres.
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel appellent pae aiileurs les pays de l'UE à "s'engager" à appliquer "le pacte de stabilité et de croissance", afin de "consolider" leurs finances publiques et "assurer la réduction rapide des déficits".
"L?endettement public excessif menace sur le long terme la stabilité globale. Des finances publiques saines demeurent ainsi cruciales pour la crédibilité et la stabilité de l?Union Européenne", estiment les deux dirigeants.
Ils affirment donc que les membres de l'UE doivent s'"engager à consolider (leurs) finances publiques en appliquant le pacte de stabilité et de croissance".
"La consolidation des efforts devra être accélérée au fur et à mesure que l?économie se redressera, pour assurer la réduction rapide des déficits sous la valeur de référence. Tout en reconnaissant que nous devons faire face à des défis croissants, nous devons renouveler notre engagement à revenir aussitôt que possible, conformément au Pacte et en rythme avec le rétablissement de l?économie, à nos objectifs budgétaires de moyen terme", ajoutent-ils.
Ils estiment également qu'"au niveau du secteur financier, un effort accru de stabilité, de transparence et de supervision est nécessaire".
"A cet égard, nous accueillons favorablement le rapport Larosière ainsi que la communication de la Commission proposant un ambitieux nouveau programme de réforme pour le secteur financier. Pour contribuer au développement de standards internationaux, l?Union Européenne doit agir résolument vers un cadre réglementaire européen sur les bases des recommandations du groupe Larosière. Les premières mesures devront être adoptées d?ici juin", affirment-ils.
Jacques de Larosière, ex-directeur du FMI, a été chargé par l'UE de faire des recommandations en matière de supervision financière. Le groupe d'experts qu'il a formé a prôné la création d'un organe européen de détection des risques pesant sur la stabilité du système financier, afin d'éviter les erreurs qui ont conduit à la crise financière actuelle.