La réunion des grands argentiers du G20, samedi près de Londres, a abouti à peu d'avancées concrètes, s'efforçant surtout à dissiper le sentiment de division à l'approche du sommet des chefs d'Etat du groupement, le 2 avril dans la capitale britannique.
Les grands argentiers des vingt principaux pays développés et émergents ont convenu à l'issue de leur réunion de faire "tout ce qui est nécessaire" pour sortir le monde de la pire récession économique depuis les années 1930.
"Tout cela montre une direction très claire alors que nous nous acheminons vers (le sommet) de Londres le 2 avril", qui regroupera cette fois les chefs d'Etat et de gouvernement du G20, a assuré le ministre des Finances britannique Alistair Darling en concluant la réunion de samedi.
Les ministres se sont entendus sur une augmentation "très significative" des ressources du Fonds monétaire international (FMI), mais ne l'ont pas chiffrée. Le communiqué final est un véritable catalogue des mesures, budgétaires, monétaires, financières ou de régulation. Il s'attaque en particulier aux fonds spéculatifs, aux agences de notation et aux paradis fiscaux qui feront l'objet d'un contrôle accru.
Dimanche, le secrétaire d'Etat britannique au Développement international Douglas Alexander a estimé qu'un "important signal" avait été envoyé "aux marchés".
Mais aucun engagement n'a été pris sur un nouveau plan de relance.
La volonté du Premier ministre britannique Gordon Brown de faire adopter un "new deal à l'échelle de la planète semble problématique", souligne ainsi le journal dominical britannique Sunday Times.
Son confrère The Observer estime lui aussi que "les espoirs de Gordon Brown d'unir les économies les plus puissantes du monde derrière une nouvelle série d'allègements fiscaux et de hausses des dépenses publiques a subi un sérieux coup". Le journal souligne en particulier la fin de non recevoir opposée à un nouveau plan de relance par la chancelière allemande Angela Merkel, qui était en déplacement à Londres samedi.
Le G20 s'est en réalité plutôt attaché à montrer un front uni face à la crise, gommant les divergences qui avaient pu apparaître entre les Etats-Unis, partisans d'un plan de relance international, et l'Europe, plus encline à renforcer la réglementation du système financier.
A Washington, le président américain Barack Obama a ainsi rejeté l'idée de "positions divergentes" au sein du G20, à qui il demande une coordination pour réguler le système financier ainsi que des mesures de relance "suffisamment fortes".
Au sommet du G20, des "décisions politiques" seront prises, a prédit le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, en visite samedi à Washington.
Mme Merkel a de son côté promis des "résultats substantiels" le 2 avril. "Ce sommet enverra au monde un signal positif pour dire que nous voulons soutenir la croissance", a-t-elle ajouté.
La presse britannique n'était dimanche pas convaincue. "La course a débuté pour sauver ne serait-ce qu'un résultat modestement positif lors du sommet du mois prochain", écrit le Sunday Times.
Le journal souligne que "des comparaisons peu flatteuses" sont faites avec le sommet qui s'était réuni à Londres le 12 juin 1933 pour tenter de trouver une solution à la Grande Dépression mais qui avait abouti à un échec.