Pôle emploi "n'est pas submergé mais soumis à de fortes tensions" liées notamment à l'envolée du chômage, ce qui justifie des renforts d'effectifs comme "dans d'autres pays européens" tels que l'Allemagne ou l'Espagne, a déclaré mercredi son directeur général Christian Charpy.
"Aujourd'hui, il n'y a pas plus de retard de traitement que les années précédentes (50.000 à 55.000 dossiers en instance), mais cela nécessite une mobilisation de tous les instants", a déclaré M. Charpy lors d'une conférence de presse.
"Des augmentations d'effectifs sont envisagées pour tenir compte de la charge de travail liée aux très fortes hausses du nombre de demandeurs d'emploi de décembre et janvier, qui vont se répercuter dans deux-trois mois sur le nombre de personnes suivies par les conseillers, mais aussi aux nouvelles missions confiées à Pôle emploi" (aide aux TPE, suivi des chômeurs au RSA, etc.), a-t-il estimé.
Alors que le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez a annoncé mardi une décision dans les 15 jours sur ces renforts d'effectifs, M. Charpy a jugé que "c'est la première fois qu'il y a une réaction aussi rapide des gouvernements sur l'adaptation du service public de l'emploi à l'augmentation du chômage".
M. Charpy a souligné que "nos collègues européens sont dans la même situation: les Allemands ont recruté 6.000 personnes supplémentaires pour faire face à l'augmentation du chômage, les Espagnols 1.500", mais s'est refusé à donner une estimation chiffrée des recrutements nécessaires en France.
L'objectif reste d'"un conseiller pour 60 demandeurs d'emploi, alors nous sommes à un conseiller pour 85 demandeurs d'emploi en moyenne, mais parfois à un conseiller pour 120, 130 ou 200 demandeurs d'emploi".
"Renforcer les moyens, c'est aussi redéployer des effectifs, ce que permet la fusion, et confier les demandeurs d'emploi à d'autres opérateurs, publics, comme les missions locales qui peuvent aider face à la forte hausse du chômage des jeunes, ou des opérateurs privés", a-t-il précisé.
Un appel d'offres va être publié "d'ici fin mars" pour que "100.000 à 120.000 demandeurs d'emploi" soient suivis chaque année par des opérateurs privés de placement, contre 40.000 actuellement, selon M. Charpy.