
Le président américain Barack Obama a affirmé mercredi que le sommet du G20 devait susciter une action "concertée" pour relancer l'économie mondiale, mais aussi une coordination internationale pour réguler le système financier.
Malgré des déclarations apparemment contradictoires de part et d'autre de l'Atlantique, M. Obama s'est dit "optimiste" quant au succès de ce sommet "crucial à un moment crucial pour l'économie mondiale".
Il a prédit que les dirigeants des pays industrialisés et des économies émergentes rechercheraient une étroite coopération face à la crise lors de cette réunion le 2 avril à Londres.
"Nous avons deux objectifs au G20. Le premier est de faire en sorte qu'il y ait une action concertée à travers le monde pour relancer l'économie. Le deuxième objectif, c'est de faire des progrès sur un programme de réforme" du système financier, a-t-il dit en recevant son secrétaire au Trésor Timothy Geithner peu avant le départ de celui-ci pour une réunion des ministres des Finances du G20 préparatoire au sommet de Londres.
Tranchant avec les réticences de l'administration du président George W. Bush, qui avait accueilli un précédent sommet en novembre à Washington, M. Obama a dit vouloir une telle réforme "pas seulement ici, nous voulons nous coordonner avec les autres pays du G20".
"Nous voulons susciter un consensus nouveau, mondial, sur les moyens de renforcer le système financier mondial pour qu'une crise comme celle-ci ne se reproduise pas", a abondé M. Geithner. "Le moment est venu d'agir ensemble et de commencer à mettre en place un cadre de réformes plus solide".
Les derniers jours ont généré des déclarations laissant supposer une vision différente des Américains et des Européens de ce qui doit ressortir du G20.

Des propos du directeur du Conseil économique national américain, Lawrence Summers, ont nourri l'inquiétude que les Etats-Unis soient plus intéressés par une relance de l'économie que par un nettoyage du système financier, dont les dysfonctionnements, aux Etats-Unis en particulier, ont contribué pour une grande part à la crise mondiale.
M. Obama a déjà affirmé la nécessité de règles nouvelles pour le système financier et en a ouvert le chantier avec le Congrès. Mais il s'est jusqu'à présent contenté d'exposer des principes et il lui reste à détailler des propositions, en particulier en ce qui concerne une action internationale.
A contrario, la présidence tchèque de l'UE s'est montrée mercredi très réservée sur les appels des Etats-Unis à dépenser davantage pour aider l'économie à repartir. Elle a invoqué la nécessité pour l'Europe de contrôler les déficits.
M. Obama s'est employé à rassurer mercredi en affirmant la volonté des Etats-Unis de coopérer, de prendre en compte la situation des économies émergentes et des pays en voie de développement et de ne pas sombrer dans le protectionnisme.
Mais il a aussi défendu l'action de son administration qui a fait adopter un gigantesque plan de relance et poursuit les efforts de sauvetage du système bancaire à coup de centaines de milliards de dollars.
Les Américains doivent "non seulement penser à ce qui se passe chez nous, mais aussi à ce qui se passe à l'étranger, pour que nos entreprises se développent et qu'elles créent des emplois", a-t-il dit.
M. Obama s'est dit "optimiste" quant à l'issue du G20. Il a invoqué ses discussions récentes avec les Premiers ministres japonais ou britannique Taro Aso et Gordon Brown: "Tout le monde comprend que nous sommes dans le même bateau. Je crois que les pays du G20 voudront beaucoup coopérer".