Soucieux d'aider les chômeurs qui ont du mal à joindre leur conseiller Pôle emploi, des syndicalistes ou associations ont dévoilé sur leurs sites internet la ligne directe de certaines agences pour contourner le numéro d'appel unique, le 39 49.
Interrogée par l'AFP, la direction a déclaré ne pas pouvoir "vérifier quantitativement d'un point de vue national" la réalité du phénomène, que "passer par des numéros directs n'amènera pas de plus pour les demandeurs d'emploi" et a précisé que les conseillers pouvaient donner eux-mêmes leur numéro direct.
Depuis janvier, les demandeurs d'emploi s'adressent à un seul organisme, Pôle emploi, issu de l'ANPE et des Assedic. Cette fusion, censée simplifier les démarches, a entraîné une refonte de l'accès téléphonique, géré par un numéro unique qui oriente vers des services automatisés ou un conseiller disponible, qui n'est pas forcément l'interlocuteur habituel du demandeur.
Or, selon Jean-Claude Kieffer du comité CGT-Chômeurs, "les gens ont énormément de mal à joindre quelqu'un, il faut rappeler plusieurs fois et quand ça décroche, ils sont baladés". Un militant du comité a publié sur son blog le numéro des agences bretonnes (http://cgtchomeursrebelles56.blogspot.com).
Le site Actuchomage de l'association Apnée critique aussi la "galère" et la "déshumanisation" générées par le 39 49 et met en ligne les numéros fixes de plusieurs agences, à utiliser "avec modération", "pour les chômeurs qui souhaitent joindre plus sûrement leur conseiller".
"Le 39 49 ne fonctionne pas bien. Quand les gens arrivent enfin à joindre quelqu'un, ils passent un savon à l'agent qui répond. Ou bien, ils viennent directement se plaindre dans les agences, et cela crée des incidents", déplore Jean-Marc Cavagnara, secrétaire CFDT du syndicat interrégional Méditerranée.
Pour Joseph Meunier, délégué Snap en Auvergne, ce numéro unique a anéanti les efforts menés pour personnaliser davantage le suivi des demandeurs d'emploi, avec l'instauration progressive du suivi mensuel depuis 2006.
"On misait sur la relation personnalisée entre le demandeur d'emploi et son référent. Maintenant, c'est plus compliqué, même pour les entreprises qui veulent déposer des offres", dit-il.