Le Fonds monétaire international s'est alarmé mardi de la possibilité d'une crise humanitaire qui toucherait les pays les plus pauvres, confrontés à la chute de l'économie mondiale.
"J'exhorte les bailleurs de fonds à se montrer à la hauteur de l'enjeu, en apportant les financements nécessaires pour préserver les acquis obtenus (par les pays pauvres ces dernières années) au prix de tant d'efforts, et empêcher une crise humanitaire", a affirmé dans un communiqué le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn.
Le FMI a publié mardi une étude dans laquelle il estime ces pays exposés à une "troisième vague" de la crise, après celles qui ont touché les pays avancés puis les émergents.
"Cela remet en question les progrès considérables accomplis par de nombreux pays à faible revenu au cours de la décennie écoulée, qui ont rehaussé leur croissance économique, fait reculer la pauvreté et sont parvenus à une plus grande stabilité politique", a souligné M. Strauss-Kahn.
Le Fonds dit avoir identifié "22 pays à faible revenu qui font face aux problèmes de financement les plus graves", leurs réserves de changes étant tombées sous l'équivalent de trois mois d'importations.
Ils sont confrontés à une chute de la croissance (juste au-dessus de 4% cette année, contre 6% initialement prévu), de leurs exportations, des investissements étrangers sur leur sol, et des envois de fonds de leurs émigrés.
Le FMI calcule que "pour maintenir leurs réserves de change à un niveau prudent", ils auront besoin d'au moins 25 milliards de dollars de financements supplémentaires de sa part, et jusqu'à 140 milliards "si la croissance mondiale et les conditions de financement continuent de se détériorer", ce qui doublerait le nombre de pays vulnérables.