La Bourse de Paris a fini en forte baisse vendredi, le CAC 40 lâchant 1,54%, dans un marché qui replonge lourdement, déprimé par les très mauvais chiffres du PIB américain et les craintes sur Citigroup.
L'indice vedette a perdu 42,36 points à 2.702,48 points, dans un volume d'échanges de 3,43 milliards d'euros. La veille, il avait rebondi de 1,78%, mettant fin à une série de huit séances de baisse consécutives.
Londres a perdu 2,18%, Francfort 2,51% et l'Eurostoxx 50 2,22%.
En net repli depuis l'ouverture, le marché parisien est tombé jusqu'à 2.644,19 points vers 13H30 GMT (-3,66%), avant de se reprendre légèrement alors que Wall Street réduisait ses pertes.
"Le marché a déjà énormément baissé mais il est constamment surpris", relève Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.
"La deuxième estimation du PIB américain a été fatale", explique-t-il.
Le département du Commerce a en effet révisé en forte baisse le produit intérieur brut des Etats-Unis au quatrième trimestre, qui a chuté de 6,2% en rythme annuel par rapport au troisième trimestre, soit bien plus qu'anticipé par les économistes.
Par ailleurs, préoccupés par une éventuelle nationalisation des banques américaines, les investisseurs ont mal accueilli la conversion, par le gouvernement américain, de ses 25 milliards de dollars d'actions préférentielles dans Citigroup en actions ordinaires pour relever sa participation dans le groupe.
"Pour les actionnaires minoritaires, c'est la soupe à la grimace. La chute du titre à la Bourse de New York entraîne tout le secteur bancaire", estime le vendeur.
Les investisseurs, privés de confiance et de visibilité, "ne se remettent pas de l'intervention du secrétaire au Trésor Timothy Geithner du 10 février", estime M. de Villepion, en référence au plan de soutien du système financier, qu'il juge "peu préparé et pas au point".
"Il fallait que le plan de relance du président Obama soit accompagné d'un volet financier cohérent. Ce n'est pas le cas. Les marchés s'effondrent", explique-t-il.
En outre, avertit M. de Villepion, "les publications d'entreprises américaines sont terminées, mais elles continuent la semaine prochaine en Europe alors que le marché attend des nouvelles sur les dividendes et d'éventuelles augmentations de capital".
Sont attendus notamment les résultats de Bouygues, Vinci, Crédit Agricole, France Télécom, Suez Environnement, Essilor et GDF Suez.
Les valeurs financières ont chuté.
Axa a cédé 8,29% à 7,34 euros, BNP Paribas 5,04% à 25,84 euros, Crédit Agricole 3,67% à 7,79 euros et Société Générale 4,88% à 25,06 euros.
Eiffage a lâché 8,98% à 28,99 euros. Le maintien d'un dividende de 1,20 euro par titre n'a pu compenser l'annonce de résultats décevants en 2008, ainsi qu'un discours jugé très négatif pour les années 2009 et 2010.
En revanche, Saint-Gobain (+4,78% à 18,32 euros) a profité d'un rebond technique après un début d'année catastrophique: sanctionné pour avoir annoncé une augmentation de capital, le groupe a perdu 44% de sa valeur boursière depuis le 1er janvier.
Enfin, les valeurs défensives, moins sensibles aux fortes variations du marché, ont résisté. Carrefour a pris 1,73% à 26,77 euros, Danone 1,52% à 37,85 euros, France Télécom 1,83% à 17,81 euros et Vivendi 0,93% à 18,96 euros.