Le PIB britannique s'est contracté de 1,5% au quatrième trimestre, le Royaume-Uni entrant ainsi en récession pour la première fois depuis 1991, a confirmé mercredi l'Office national des statistiques, alors que les économistes craignaient qu'il ne se soit replié de 1,6%.
En revanche, sa contraction au troisième trimestre a été révisée par l'ONS à -0,7%, au lieu de -0,6% dans sa précédente estimation.
Sur l'ensemble de l'année 2008, l'économie britannique a affiché une croissance de 0,7%, contre 3,0% en 2007, a par ailleurs confirmé l'ONS.
D'après la seconde estimation des comptes nationaux du quatrième trimestre, le secteur des services, ultra-dominant dans le pays puisqu'il représente 75% du PIB, s'est contracté de 0,9% par rapport au trimestre précédent, l'industrie de 4,5%, le BTP de 1,1%, et l'agriculture de 0,3%.
Même si les chiffres du quatrième trimestre ne sont pas aussi mauvais qu'ils le craignaient, les économistes ne sont pas pour autant montrés rassurés, et ont jugé qu'ils ne faisaient que confirmer la gravité de la récession dans laquelle le Royaume-Uni est entré, avec les deux replis consécutifs du PIB aux troisième et quatrième trimestre 2008.
"Jusqu'ici, la baisse du PIB n'est pas aussi mauvaise que pendant la phase initiale de la récession du début des années 1980 (la plus grave de l'après-guerre au Royaume-Uni), mais nous redoutons que cette récession ne finisse par s'avérer encore plus sévère (en termes de chute de l'activité) que celle du début des années 1980", a souligné Michael Saunders, économiste chez Citigroup.
Il s'est inquiété particulièrement de la baisse de 0,7% au quatrième trimestre de la consommation des ménages, son plus fort repli depuis 1990, et a relevé que cela ne faisait qu'alimenter les doutes sur la validité des chiffres mensuels des ventes de détail publiés par l'ONS, qui ont affiché des résultats étrangement supérieurs aux attentes ces derniers mois.
L'investissement, les exportations et les stocks ont également chuté au dernier trimestre, a-t-il relevé.
De son côté, Vicky Redwood, de Capital Economics, a estimé que "c'était un certain soulagement que le PIB du quatrième trimestre n'ait pas été révisé à la baisse", mais elle a ajouté qu'une forte contraction de l'économie cette année, autour de 3%, restait néanmoins "probable", et qu'elle devrait être suivie d'une nouvelle contraction de 1% en 2010.