La Banque d'Angleterre (Bank of England, BoE) a voté la baisse d'un demi-point en février portant le taux directeur à un niveau inédit de 1% à la quasi unanimité de 8 voix contre 1, selon les minutes de la réunion publiées mercredi, et confirmé son intention d'avoir recours à des mesures d'assouplissement quantitafif.
Cette dernière mention pourrait signifier que la BoE n'a pour l'instant pas l'intention de baisser les taux au-delà du 1% voté en février, un niveau historiquement bas. L'un des membres, David Blanchflower, notoirement le plus baissier des membres du Comité de politique monétaire (CPM), a même demandé une baisse d'un point entier de pourcentage lors de cette réunion, à 0,5%.
"L'économie mondiale est aux prises avec un ralentissement profond et durable, dû à une perte de confiance et un resserrement des conditions de crédit. Les données officielles suggèrent que l'activité dans les économies avancées s'est écroulée pendant le dernier trimestre de 2008 tandis que la croissance dans les économies émergentes semblait se ralentir nettement", ont répété les minutes en écho au communiqué publié immédiatement après la décision.
"Il paraissait probable que le Comité veuille envisager une série d'achats d'actifs en temps utile", écrit encore le Comité, "ainsi il a unanimement décidé que le Gouverneur écrirait en son nom au Chancelier (le ministre des Finances Alistair Darling, ndlr) pour lui demander d'autoriser des achats d'actifs publics et autres", écrit-il encore.
Ces achats, vus comme une création de monnaie par la BoE, sont supposés soutenir l'activité et l'inflation. Ils font partie des mesures qu'on appelle "assouplissement quantitatif".
Donnée nouvelle depuis la publication du rapport trimestriel sur l'inflation la semaine dernière, le CPM pointe la conjonction d'un ralentissement de l'inflation, qui pourrait tomber sous l'objectif de 2%, et le ralentissement de la croissance, avec un recul qui pourrait atteindre 4% sur un an mi-2009, et même 6% dans la pire des hypothèses.
Selon les chiffres officiels, le produit intérieur brut s'est contracté au quatrième trimestre de 1,5% par rapport au troisième, après déjà une contraction de 0,6% au troisième trimestre, faisant officiellement entrer la Grande-Bretagne en récession, laquelle est encore plus forte que ce que craignaient les économistes.
Il s'agit de la cinquième baisse de suite, la BoE ayant procédé à une baisse d'un demi-point en octobre, d'un point et demi en novembre, d'un point en décembre et d'un demi-point encore en janvier.