Le Fonds monétaire international (FMI) pourrait encore abaisser sa prévision de croissance mondiale pour cette année et la réduire à zéro, a averti son directeur général Dominique Strauss-Kahn dans le quotidien Les Echos à paraître jeudi.
Le FMI a déjà abaissé fin janvier sa prévision de croissance mondiale à 0,5% pour cette année, avec une récession de l'ordre de 2% dans les pays riches, "et les chiffres qui sont tombés depuis ne sont pas bons", a-t-il ajouté.
"La prochaine prévision du FMI, dans trois mois, pourrait bien s'approcher de zéro", avec "un risque que la récession s'aggrave" dans les pays développés, a précisé M. Strauss-Kahn.
Il a répété que début 2010 sera "peut-être le moment du retournement" de la conjoncture, si "l'assainissement du secteur financier et le nettoyage du bilan des banques" est approfondi et accéléré, surtout en Europe, "où la mise en oeuvre reste lente".
Alors que les banques sont régulièrement accusées de ne pas répercuter l'aide reçue et la baisse des taux d'intérêt des banques centrales sur leur offre de crédit, le patron du FMI a jugé que "si Renault et Peugeot ne trouvent pas de financement, ce n'est pas une question de mauvaise volonté, c'est que les banques ne sont pas en situation de prêter".
Il a par ailleurs estimé que le G20 allait probablement devenir une "sorte d'organe de gouvernance mondiale" mais qu'il fallait l'élargir à des pays africains et du Moyen-Orient car "en terme de légitimité, avoir les vingt plus gros produit intérieurs brut (PIB) mondiaux ne suffit pas".
Lors du sommet du G20 du 2 avril à Londres, il a dit attendre des décisions "sur la régulation financière ou la sortie de crise", et espère "une modification des instruments et du fonctionnement de la gouvernance mondiale, notamment au niveau du FMI.