Le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, a annoncé jeudi à Sabres une enveloppe de près d'un milliard d'euros de crédits et de subventions pour la filière bois sinistrée par la tempête qui a balayé le Sud-Ouest le 24 janvier.
"Pour favoriser la sortie, l'exploitation, la conservation et la vente des bois sur les parcelles sinistrées, l'Etat va mettre en place des prêts bonifiés pour près de 600 M d'euros qui feront l'objet d'une garantie publique à hauteur de 80%, soit 500 M d'EUR", a indiqué M. Barnier aux professionnels du bois réunis au sein de l'Ecomusée de Marquèze à Sabres.
Pour le stockage et le transport du bois ainsi que la création d'aires de stockages, "l'Etat apportera son aide sous forme d'une subvention de 60 M d'EUR", a-t-il ajouté.
"Concernant la reconstruction et la reconstitution de cette forêt, ce sera long, l'Etat apportera pour cette action 300 M d'EUR en huit ans", a-t-il poursuivi.
La tempête qui a frappé le Sud-Ouest le 24 janvier a durement touché la filière bois de la forêt des Landes de Gascogne qui représente 30.000 salariés et a mis à terre plus de 300.000 ha de forêt cultivée selon les professionnels.
Le ministre de l'Agriculture a également annoncé la reconduction des mesures fiscales mises en place, lors de la tempête de 1999, à destination des entreprises, propriétaires privés et communes victimes de pertes de recettes forestières.
Jean Ballarin, administrateur du syndicat des sylviculteurs, s'est levé à l'issue de l'intervention du ministre pour dire que "les réponses faites ne sont pas à la hauteur du désastre".
Sur le plan des dégâts subis par l'agriculture, M. Barnier a annoncé le déblocage de 25 millions d'euros pour les agriculteurs des neuf départements du Sud-Ouest touchés par la tempête.
Sur cette enveloppe, "7 millions d'euros sont alloués au titre de fond d'allègement des charges sur les échanges des prêts professionnels, 3 millions pour le report de charges sociales, 6 millions pour indemniser les pertes de production des éleveurs", selon M. Barnier. Ces trois premières aides sont plafonnées à hauteur de 7.500 euros, a-t-il précisé.
Par ailleurs, "9 millions d'euros", non soumis à ce plafond, "sont des aides d'investissement avec 6 millions pour réaménager les élevages et 3 millions pour reconstruire les abris nécessaires aux productions végétales (maraîchage, horticulture ou production de tabac", selon le ministre.
"Concernant le volet agricole, les aides me paraissent à hauteur du problème, en revanche, concernant la filière bois, je préfère considérer qu'il y a un malentendu sur les modalités et les chiffres", a commenté Henri Emmanuelli, député PS des Landes et président du Conseil général.