Le président américain Barack Obama a de nouveau appelé jeudi les républicains à soutenir le gigantesque plan de relance de l'économie, alors que les deux chambres du Congrès s'apprêtent à procéder au vote final autorisant sa promulgation.
"Il est temps pour le Congrès d'agir, et j'espère que (les parlementaires) agiront de façon non partisane", a dit le président à Peoria, dans son Etat de l'Illinois (nord), en visitant une usine de la société Caterpillar, premier constructeur mondial d'engins de chantier qui a annoncé récemment la suppression de plus de 20.000 emplois dans le monde.
Pas un seul républicain n'a voté en faveur du plan de relance à la Chambre des représentants, et seuls trois d'entre eux l'ont soutenu lors de son passage au Sénat, alors que le président souhaitait rassembler largement au-delà de son camp et s'était impliqué dans les négociations.
"Quoi qu'il arrive, quand le plan sera enfin adopté, je pense qu'il s'agira d'un grand pas en avant vers le rétablissement économique", a toutefois déclaré M. Obama.
Les deux chambres du Congrès s'apprêtent à voter définitivement, probablement vendredi, le plan de 789 milliards de dollars. Il sera ensuite transmis à Barack Obama pour être promulgué, ce qui pourrait intervenir d'ici lundi, jour férié du président.
"Ces dernières semaines, il y a eu beaucoup de discussions à Washington sur la façon de gérer cette crise économique avec beaucoup brassage de dollars et des chiffres. Mais voilà. Quand nous parlons de la perte de 3,6 millions d'emplois depuis le début de cette récession (...) Il ne s'agit pas de chiffres, il s'agit de familles", a déclaré M. Obama.
Qualifiant Caterpillar de société exemplaire du contexte économique actuel, le président a souligné que "ces 22.000 suppressions d'emplois (...) étaient un signal d'alerte urgent pour l'Amérique".
Quand un groupe comme celui-ci a ce type de difficultés, cela veut dire "que nous ne sommes pas en train de construire ce pays (...) cela veut dire que nous faisons du surplace. Et dans cette nouvelle économie mondialisée, faire du surplace est le moyen le plus sûr de se retrouver à la traîne", a ajouté M. Obama.
Défendant fermement son plan de relance destiné à sauver ou créer 3 à 4 millions d'emplois et remettre l'économie américaine sur des rails, il a souligné que "le patron de Caterpillar a indiqué que si le Congrès adoptait le plan, son entreprise pourrait réembaucher des personnes licenciées", comme le feraient d'autres entreprises dans le pays.
Ce déplacement dans l'Illinois fait suite à de récents voyages similaires dans des Etats sévèrement touchés par la crise comme l'Indiana (nord) ou la Floride (sud-est).
Le président devrait poursuivre la semaine prochaine cette tournée explicative sur le plan de relance à Denver dans le Colorado (ouest) et dans l'Arizona (sud-ouest), selon un responsable de la Maison Blanche.