Trois relaxes et des peines allant jusqu'à trois ans de prison avec sursis et 200.000 euros d'amende ont été requises jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris à l'encontre de 15 prévenus comparaissant dans un volet immobilier de la faillite du Crédit Lyonnais.
Cette affaire était le premier dossier emblématique qu'avait eu à traiter le pôle financier à sa création, juste avant l'affaire Elf. Elle avait été instruite par Eva Joly qui avait renvoyé 18 personnes en correctionnelle pour "abus de confiance", "abus de biens sociaux" ou "recel".
Le dossier, extrêmement compliqué, concerne des malversations présumées lors d'opérations immobilières ayant transité par la banque IBSA, ancienne filiale du Lyonnais.
L'accusation met en cause diverses opérations immobilières à l'occasion desquelles des membres d'IBSA ou de la SNC du Havre auraient perçu des commissions indues au détriment de leurs sociétés.
Par ailleurs, les poursuites portent sur les conditions de cession par la Socpresse du siège parisien de France-Soir en 1989.
La vente de cet immeuble, négociée 550 millions de francs (83 millions d'euros) a, selon les enquêteurs, donné lieu au versement d'une commission de 91 millions de francs (13 millions d'euros) qui aurait transité par IBSA, avant de disparaître sur des comptes offshore.
"IBSA est sortie de son rôle de banquier pour devenir un spéculateur", au moment de la frénésie immobilière de l'époque, a considéré le procureur Chantal de Leiris en égrenant durant quatre heures la liste des "opérations frauduleuses".
Mme de Leiris a requis notamment trois ans avec sursis et 100.000 euros d'amende contre l'ancien président d'IBSA Michel de Brem, "au coeur du système" selon elle, un an avec sursis et 50.000 euros d'amende contre Jean-Maxime Lévêque, fondateur et directeur général d'IBSA, et six mois avec sursis et 50.000 euros d'amende contre Yves de Chaisemartin, alors directeur général adjoint de la Socpresse.