Force Ouvrière a notifié jeudi son opposition au projet de nouvelle couverture chômage, "totalement inadapté" à la crise car il s'accompagne d'une baisse des durées d'indemnisation de plus de 4 mois en moyenne pour beaucoup de chômeurs, dans un courrier communiqué à la presse.
Dans cette lettre adressée au patronat et à la CFDT, seul syndicat formellement signataire de l'accord, FO rappelle que "ce projet d'accord ne recueille l'assentiment que d'une confédération sur cinq".
Comme FO, la CGT s'est opposée formellement à l'accord. La CFE-CGC et la CFTC ne l'ont pas signé, mais n'ont pas mis leur veto. Le veto de trois syndicats était nécessaire pour empêcher son application.
"Moins d'un demandeur d'emploi sur deux est indemnisé par le régime d'assurance chômage" (43,5% en novembre 2008), rappelle FO dans sa lettre.
De ce fait, et compte tenu des perspectives de hausse du chômage, FO prônait "une amélioration substantielle de la couverture des salariés privés d'emploi" via notamment une hausse conséquente de l'allocation.
FO souhaitait aussi "une profonde réforme du système contributif" via une hausse de la cotisation des entreprises utilisant les emplois précaires.
Or, accuse le syndicat, avec les nouvelles règles, l'objectif est raté: "si environ 100.000 demandeurs d'emploi supplémentaires seront indemnisés (...), plus de 500.000 autres allocataires verront leurs durées d'indemnisation amputées", et "en moyenne, les gains d'indemnisation sont évalués à 1,4 mois alors que les pertes sont évaluées à 4,1 mois".
De plus, les saisonniers, réintégrés au régime alors qu'ils en étaient exclus après trois admissions, "continuent d'être traités différemment".
Il était en outre prévu de créer "une allocation spécifique pour les salariés de moins de 25 ans", qui aurait bénéficié à 40.000 d'entre eux et coûté moins de 20 millions d'euros par an. Mais, déplore FO, "le patronat n'a pas respecté les engagements" de janvier 2008.