Le groupe pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK) a annoncé mercredi une réorganisation et près de 850 suppression d'emplois en France d'ici 2011-2012, y compris dans ses centres de recherche d'Evreux (Eure) et des Ulis (Essonne).
"Sur le site industriel d?Evreux, malgré des bénéfices important sur l?année 2008, GSK décide de fermer son unité de recherche et de développement (96 licenciements secs), de supprimer presque la moitié des effectifs de sa production (702 licenciements sur un effectif de 1.652 salariés) et également 37 emplois sur le site de recherche des Ulis", a indiqué la CFE-CGC.
Selon ce syndicat, d'autres plans sociaux suivront pour la finance, l?informatique et les ressources humaines.
Treize autres emplois (CDD et intérimaires) seront aussi supprimés à Notre-Dame-de-Bondeville (Seine-Maritime).
La direction a confirmé à l'AFP "une diminution de 848 effectifs à l'HORIZON 2011 ou 2012, selon les sites, sur 6.000 emplois environ en France", en précisant que "ce plan était sans lien avec la crise" mais dû "à une mutation structurelle de l'industrie pharmaceutique".
Outre la concurrence des génériques, GlaxoSmithKline estime devoir faire "de gros efforts de productivité" pour répondre à "la demande en médicaments 30 à 50% moins chers dans des pays comme l'Inde, le Brésil, la Russie et la Chine", et aux contraintes budgétaires pesant sur la santé publique en Europe, et bientôt aux Etats-Unis "qui va devenir un marché régulé" après l'élection d'Obama.
"GSK ne quitte pas la France, on ne va pas vers du low cost", a soutenu la direction, alors que la CGT dénonce "une décision précipitée" pour "assurer un taux de profitabilité optimum pour les actionnaires".
Selon la direction, "tout collaborateur amené à quitter le groupe continuera à être rémunéré à 100% au moins un an" et bénéficiera d'une aide au reclassement, l'ensemble des mesures devant encore être négociées.
A Evreux, où 798 emplois doivent être supprimés et où toute l'équipe de chercheurs et techniciens dédiée au projet de traitement anti-asthmatique sous forme aérosol sera licenciée d'ici juin, les syndicats ont prévu un arrêt de travail de deux heures jeudi.
"C'est dramatique, les conséquences vont être lourdes, on ne s'attendait pas à ça", a affirmé Philippe Lecoq, délégué FO.
Créé en 1968, le site d'Evreux (aérosols, poudres à inhaler, comprimés effervescents) est le plus important du groupe en France, avec 2.000 salariés.
Selon la direction, demeureront "950 postes permanents à l'horizon 2012".
Le maire DVG d'Evreux Michel Champredon a annoncé la mise en place d'une cellule de crise dans les prochains jours.
Au centre de recherche des Ulis, la suppression d'une quarantaine de postes coïncide avec un agrandissement du site, désormais focalisé sur le traitement du diabète et de l'obésité.
La construction d'un nouveau site pour les vaccins à Saint-Amand-Les-Eaux (Nord) n'est pas remis en question.