"Les syndicats de salariés pénalisent les chômeurs", a accusé vendredi la présidente du Medef, Laurence Parisot, après qu'une majorité de trois syndicats sur cinq (CGT, FO, CFE-CGC) a annoncé vouloir bloquer le projet de nouvelle couverture chômage rédigé avant Noël.
"On a vraiment le sentiment aujourd'hui que les syndicats de salariés pénalisent les chômeurs", a déclaré Mme Parisot sur LCI.
"Est-ce qu'il n'y a pas des arrière-pensées, des considérations tactiques, on peut légitimement se poser la question", s'est-elle demandé.
Interrogée sur une réouverture des négociations avec ces derniers, Mme Parisot s'est montrée moins catégorique que précédemment : "aujourd'hui la question ne se pose pas ainsi", a-t-elle dit, renvoyant la balle dans le camp du syndicat CFE-CGC et se disant "par nature plutôt optimiste".
Si le syndicat "CFE-CGC ne manifeste pas son opposition de manière explicite, l'accord peut vivre puisque la CFDT s'est engagée à signer l'accord. S'il ne dit pas +je m'oppose+, je demanderai au gouvernement d'agréer l'accord", a déclaré Mme Parisot.
Interrogée le 13 janvier, la présidente du Medef avait tout simplement exclu de rouvrir la négociation. "Non, il n'y aura pas de réouverture", "la partie est terminée", avait-elle déclaré.
Vendredi sur LCI, Mme Parisot a aussi soutenu que le refus de signer de quatre syndicats "n'était pas un échec pour le patronat" mais "pour les chômeurs".
"C'est le monde à l'envers. Jamais un texte n'a été aussi favorable aux demandeurs d'emploi (...) Les syndicats essaient de faire croire au grand public que la baisse des cotisations égale une baisse des droits. En réalité, on peut à la fois élargir les droits et baisser la pression qui pèse sur les charges des entreprises", a-t-elle affirmé.
Aux yeux de ses détracteurs, le projet a pour principal défaut de prévoir, en pleine accélération du chômage, une baisse des cotisations à partir du 1er juillet 2009, si le régime d'assurance reste excédentaire à ce moment-là d'au moins 500 millions d'euros.
D'autre part, s'il facilite l'accès à l'indemnisation à des salariés précaires lors de leur première entrée en chômage, c'est aux dépens d'autres ayant travaillé plus longtemps.