Dans les pays où les gouvernements ont pris en main l'assurance chômage, "il y a toujours eu au bout du compte une baisse des indemnisations", a averti vendredi François Chérèque (CFDT), invitant les syndicats opposés à l'accord assurance chômage à bien réfléchir à leur choix.
"Si les autres syndicats veulent que le système des intermittents du spectacle soit géré par le gouvernement, que le système des saisonniers soit géré par le gouvernement, s'ils veulent que le président de la République soit en plus président de l'Unedic, ils n'ont qu'à s'opposer par écrit" à l'accord négocié avec le patronat fin 2008, a lancé le secrétaire général de la CFDT sur Europe 1.
"A ce moment-là, (...) il n'y aura pas d'accord assurance chômage et c'est le gouvernement qui aura le pouvoir", a-t-il ajouté.
"Dans tous les pays où ce sont les gouvernements qui ont pris en main l'assurance chômage, il y a toujours eu au bout du compte une baisse des indemnisations", a-t-il affirmé.
M. Chérèque a balayé les critiques des autres syndicats portant sur la baisse des cotisations chômage prévue dans l'accord. "Les baisses de cotisations ne seront décidées que si l'Unedic a un excédent au mois de juin ou à la fin de l'année, et vu le nombre de chômeurs en plus en ce moment en France, le problème en juin ou en décembre, ce ne sera pas un excédent financier à l'Unedic mais un déficit", a-t-il dit. "Il n'y aura pas dans ces conditions de baisse des cotisations chômage", selon lui.
Même s'il dirige le seul syndicat acceptant de signer l'accord, M. Chérèque affirme qu'il ne se sent "pas seul".
"Cet accord est meilleur que le précédent. Avant il fallait six mois de travail dans la dernière année pour bénéficier d'une indemnisation, maintenant il faudra quatre mois dans les derniers 28 mois, c'est-à-dire que tous les jeunes qui sont dans des emplois précaires seront indemnisés", a martelé le responsable syndical en évoquant les jeunes dans les banlieues qui connaissent la précarité.
"Moi je m'engage, chacun doit aider ceux qui sont aujourd'hui le plus en difficulté" a-t-il dit.