Le président de la CFE-CGC Bernard van Craeynest a confirmé vendredi que la confédération de l'encadrement exercerait son "droit d'opposition" à l'accord sur l'assurance chômage, sauf si "des éléments tangibles" faisaient évoluer le texte de l'accord.
Si trois syndicats - en l'occurrence, la CGT, FO et la CFE-CGC - exercent ce droit, la seule signature de ce texte, celle de la CFDT deviendra "caduque", selon le syndicat de François Chérèque, et le gouvernement aura à décider s'il valide ou non le texte en l'état.
Le comité directeur de la CFE-CGC a "décidé, premièrement, de ne pas signer le texte, deuxièmement, pour des raisons de logique et de cohérence, d'exercer un droit d'opposition", a rappelé M. van Craeynest en présentant ses voeux à la presse.
Il a précisé que ce droit de veto serait exercé en vertu de "la loi du 4 mai 2004", dite loi Fillon, qui interdit l'entrée en vigueur d'un accord auquel s'oppose une majorité des syndicats.
Ceci "n'empêche pas de chercher toute porte qui permettrait éventuellement que je puisse revenir devant le comité directeur avec des éléments tangibles qui puissent faire évoluer sa position", a ajouté le dirigeant syndical.
Il a estimé que si le patronat renonçait à une baisse des cotisations, "ce serait une nouvelle donne".
Commentant les propos de la présidente du Medef, Laurence Parisot, pour qui "les syndicats de salariés pénalisent les chômeurs" en exerçant leur veto sur l'accord, M. Van Craeynest a répliqué: "je considère que ce texte pénalise, voire va pénaliser davantage, certains demandeurs d'emploi", notamment "des salariés ayant plus de 50 ans" dont la durée d'indemnisation sera réduite, selon lui.
"La balle est dans le camp du gouvernement" selon M. van Craeynest, pour qui "c'est sous l'égide du Premier ministre que nous devons nous mettre autour de la table pour examiner les pistes de sortie" de l'impasse.