Le gouvernement a révisé à la hausse le déficit public de la France pour 2009, à 4,4% du produit intérieur brut, selon le quotidien Le Monde, en citant les chiffres qui doivent être annoncés à l'Assemblée nationale mardi après-midi.
Le gouvernement, qui a déjà dû procéder à de multiples révisions en raison de la crise économique et du plan de relance, prévoyait jusqu'à présent un déficit public de 3,9% du PIB en 2009.
Le déficit de l'Etat atteindrait ainsi cette année 85,8 milliards d'euros, contre 79,3 milliards annoncés précédemment.
Pour 2008, le gouvernement constate également une aggravation du déficit public (Etat, sécurité sociale et collectivités locales) à 3,2% du PIB contre 2,9% prévu jusqu'alors, selon Le Monde dans son édition datée de mercredi.
Le déficit du budget de l'Etat en 2008 se monterait à 56,2 milliards d'euros, une "dégradation de 4,7 milliards par rapport au collectif de décembre 2008, imputable aux moins-values" enregistrées sur les recettes de TVA et d'impôts sur les sociétés, indique le journal.
Le recouvrement brut de TVA a ainsi chuté de 2,5 milliards d'euros, signe d'une baisse des investissements et d'un "déstockage des entreprises" qui anticipent la récession annoncée.
Le ministère du Budget a indiqué lundi que le ralentissement économique affectait également les cotisations perçues par la Sécurité sociale, qui accuserait un déficit de 10,5 milliards d'euros en 2008, au lieu des 9,3 milliards annoncés en novembre, et de 12,6 milliards en 2009 (au lieu de 10,5 milliards).
Ceci est dû à une baisse des recettes encore plus forte qu'initialement prévu découlant d'une moindre hausse de la masse salariale (+3,7% en 2008 au lieu de +4,25% annoncés en novembre) liée au ralentissement de l'activité économique, mais aussi du report de l'augmentation des cotisations retraite, annoncé début janvier par le gouvernement.
La nouvelle révision du déficit public par le gouvernement "ne sera pas la dernière car elle est calée" sur une prévision de croissance "intenable" de 0,2% à 0,5%, juge Le Monde.
La plupart des économistes prévoient en effet une récession en France cette année.
La Commission européenne table depuis lundi sur une chute du PIB français de 1,8% en 2009. Sur cette base, le déficit public de la France exploserait à 5,4% du PIB à la fin de l'année, selon les calculs de Bruxelles.
Le rapporteur général du Budget au Sénat, le sénateur UMP Philippe Marini, a toutefois estimé mardi que toutes ces prévisions étaient "relatives" et que "personne n'est capable" de prévoir avec exactitude quelle sera l'ampleur du déficit de la France à la fin de l'année.
Dans son rapport sur le "collectif budgétaire" 2009 consacré au plan de relance de l'économie, M. Marini rappelle toutefois que, selon les prévisions de la commission des Finances du Sénat, "qui reposent sur des hypothèses moins optimistes que celles du gouvernement", "le déficit public pourrait même approcher les 5 points de PIB en 2009, et en 2010 si la crise se prolongeait".