La présidente du Medef Laurence Parisot s'est demandée mardi si les syndicats non signataires de l'accord sur l'assurance chômage voulaient encore défendre le paritarisme et a exclu de rouvrir la négociation, comme demandé par FO la veille.
"Attention, le paritarisme est en train de marquer un but contre son camp", a-t-elle estimé lors de sa conférence de presse mensuelle, après que la CFTC, FO et la CGT eurent fait savoir qu'elles ne signeraient pas le projet d'accord sur l'assurance chômage.
Pour Mme Parisot, la "vraie question" est de savoir si "ceux qui avaient, par tradition, une responsabilité comme gestionnaires - FO inclus - et ne sont pas prêts à s'engager sur un accord qui n'a jamais autant ouvert de droits ne veulent plus défendre le paritarisme".
Les négociations sur l'assurance chômage et la formation ont abouti à des textes avec "des innovations majeures", notamment, "compte tenu de la situation exceptionnelle, pour qu'il y ait plus de bénéficiaires", a affirmé la présidente du Medef. "Tout ceci trouble parce que c'est différent de tout ce qui a été fait et défendu depuis 20 ans", selon elle.
Alors que le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly a écrit lundi soir à la présidente du Medef pour lui demander de rouvrir la négociation d'assurance chômage, elle a répondu que "non, il n'y aura pas de réouverture" et que "la partie est terminée".
Si elle a jugé qu'un accord signé seulement par la CFDT et par deux organisations patronales "pourrait fonctionner", Mme Parisot s'est demandé ce qui "se passerait si le gouvernement décidait de ne pas agréer l'accord" sur l'assurance chômage.
En cas de non agrément gouvernemental, "l'accord actuel continuerait à vivre pendant au moins six mois". Ensuite, "soit le gouvernement pourrait demander une nouvelle négociation, soit -et on aurait tort d'exclure cette hypothèse- le gouvernement étatiserait ce système", selon elle. "Est-ce que ceux qui veulent défendre le paritarisme veulent ça?", a-t-elle interrogé.
La présidente du Medef s'est demandé si "les positions des organisations syndicales ne sont pas prises en fonction d'autres considérations que le contenu des textes et l'intérêt des parties", évoquant notamment l'impact du résultat des élections prud'homales récentes.
Mme Parisot a aussi trouvé "anormal qu'une polémique soit en train d'apparaître sur le chiffrage du texte d'assurance chômage".
Selon une simulation effectuée par l'Unedic à la demande de la CGT, si les nouvelles règles de couverture chômage s'étaient appliquées en 2007, elles auraient permis une entrée en indemnisation de 70.000 personnes de plus. Mais elles auraient aussi réduit les droits de 168.000 chômeurs, a indiqué Eric Aubin, représentant CGT à l'Unedic.