La France devra s'adapter au vieillissement de sa population, à la mondialisation et au poids de l'endettement public pour pouvoir profiter d'une croissance mondiale soutenue dans quinze ans, selon un rapport publié jeudi par le Conseil d'analyse économique (CAE).
"Son avenir dépendra à la fois de son environnement extérieur et de sa capacité à faire évoluer ses structures internes", estime le CAE dans son rapport intitulé "La France dans 15 ans, perspectives économiques".
Au niveau mondial, même si des facteurs d'incertitude demeurent, on pourrait "tabler sur un maintien de la croissance", selon ce rapport.
Le CAE souligne toutefois la nécessité d'anticiper les tensions persistantes sur les matières premières, notamment les hydrocarbures parallèlement à la nécessité de réduire les émissions de CO2. "Les énergies alternatives auront toute leur place, y compris l'énergie nucléaire qui constitue un point fort de la technologie française", estime le rapport.
Quant à la mondialisation, "la France participe largement aux échanges mondiaux et presque un tiers de sa production est exporté", souligne le CAE, pour qui "elle peut difficilement jouer une stratégie autonome".
L'un des grands facteurs à prendre en compte à moyen terme est le vieillissement de la population. "Cela pèsera sur la croissance économique, la répartition des revenus entre actifs et inactifs" notamment, et la France devra faire des choix dans ce domaine.
"La France dispose d'atouts qui en font une économie prospère", mais elle "devra veiller à ne pas rater les opportunités technologiques qui s'ouvrent pour les prochaines années, car ses spécialités économiques sont et seront de plus en plus contestées par les nouveaux entrants dans l'échange international", avertit aussi le rapport. Mais les économies émergentes ne sont pas seulement des concurrentes et constituent également de nouveaux marchés à investir.
Pour les experts du CAE, "les facteurs de croissance essentiels à long terme sont la formation des hommes, le fonctionnement des marchés et l'efficacité de l'action publique". Dans ces trois domaines, "la difficulté de mise en oeuvre" des réformes nécessaires "tient principalement à la très faible marge de manoeuvre des finances publiques", avec des taux d'endettement trop élevé en Europe, souligne le rapport.