Le Canard Enchaîné à paraître mercredi a écrit que le directeur général de Pôle emploi, Christian Charpy, bénéficiait d'une augmentation de 20% de sa rémunération, portée de 230.000 à 275.000 euros bruts par an, mais le gouvernement a assuré qu'"aucune décision n'a été prise".
M. Charpy, 48 ans, énarque, à la tête de l'ANPE depuis 2005, est devenu le directeur général de ce nouvel organisme regroupant ANPE et Assedic.
Le Canard Enchaîné souligne que sa nouvelle rémunération le placerait "à quelques centimes près" au niveau de celle du Premier ministre.
Interrogée par l'AFP, une porte-parole de Pôle emploi a déclaré que "Christian Charpy, extrêmement surpris par l'article, n'a absolument pas demandé d'augmentation de salaire et ne compte pas en demander".
"C'est Bercy qui décide. Aucune décision n'a été prise sur la rémunération de Christian Charpy. Il a été nommé très récemment, le 19 décembre, sa rémunération n'a pas été fixée, cela met toujours un peu de temps", a-t-on affirmé au ministère de l'Emploi. "Il n'y a pas de calendrier fixé", a-t-on ajouté.
Confirmant un élément de l'article du Canard Enchaîné, Bercy a précisé qu'"il y aura une part variable en fonction des résultats, parce que c'est ce qui se passe dans ces cas-là".
Pour le moment, selon Bercy, Christian Charpy perçoit toujours sa rémunération comme patron de l'ANPE.
Le dernier rapport annuel de la Cour des comptes, publié en février 2008, épinglait la dérive des rémunérations des dirigeants de l'ANPE ces dernières années.
A l'ANPE, en matière de rémunération, "un glissement s'est opéré en faveur des cadres, en particulier de l'encadrement supérieur", dont les indices moyens ont augmenté de +4,38% de 1999 à 2005, contre +1,76% pour l'ensemble du personnel, écrivait la Cour des comptes.
La situation n'avait pas changé avec l'arrivée en avril 2005 de Christian Charpy, puisque la Cour notait que le traitement des 35 plus hauts dirigeants de l'ANPE a "crû rapidement" en 2006 : +14% pour leur masse indiciaire, +7% pour l'indice moyen.