Les livraisons de gaz naturel du géant gazier russe Gazprom ont baissé mardi "de plus de 70% en France" par rapport à la normale sur fond de conflit gazier entre la Russie et l'Ukraine mais sans affecter les clients français, a annoncé le groupe GDF Suez mardi.
"Alors que le niveau des approvisionnements était normal jusqu'au (lundi) 5 janvier, GDF Suez a constaté aujourd'hui (mardi) une baisse très importante, de plus de 70% en France, de ses livraisons de gaz naturel russe transitant par l'Ukraine", a indiqué le groupe dans un communiqué.
Jusqu'à lundi, le groupe d'énergie affirmait en effet recevoir "les quantités de gaz prévues dans le cadre des contrats avec Gazprom".
"Toutes les mesures nécessaires sont prises pour assurer la continuité de fourniture de gaz naturel à l'ensemble des clients de GDF Suez en France et Europe", indique le groupe franco-belge dans son communiqué.
"Il n'y a pas eu de conséquences pour les clients du groupe. Tous ont été alimentés", a déclaré une porte-parole du groupe à l'AFP.
Le gaz russe représente environ 15% des approvisionnements du groupe GDF Suez en Europe.
GDF Suez affirme en outre avoir le "portefeuille d'approvisionnement le plus diversifié d'Europe avec neuf grandes sources", à savoir la Norvège, les Pays-Bas, l'Algérie, la Russie, l'Egypte, le Royaume-uni, la Libye, le Nigeria, et Trinité-et-Tobago.
GDF Suez reçoit en outre 20% de ses approvisionnements par bateau sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL).
Le groupe rappelle aussi avoir un "accès aux stockages" et "aux marchés de court terme", sans plus de précision.
La France dispose de 6,4 milliards de m3 de stocks de gaz, selon l'Agence internationale de l'Energie.
Gazprom a réduit depuis le 1er janvier ses livraisons destinées aux consommateurs européens transitant par l'Ukraine en raison d'un différend avec Kiev. Les livraisons de gaz russe via l'Ukraine sont tombées mardi à seulement 10% environ des volumes prévus.
Les réductions "substantielles" de gaz livré à plusieurs pays d'Europe centrale, en pleine vague de froid, constituent une situation "complètement inacceptable", ont déclaré la présidence tchèque de l'Union Européenne et la Commission européenne.
Les pays d'Europe centrale, les plus dépendants, sont les plus touchés.
L'Autriche, qui dispose de l'une des trois plus importantes plate-formes gazières d'Europe continentale, a vu ses livraisons chuter de 90%.
En Pologne, les livraisons ne sont plus qu'à 15% de leur niveau actuel, en Slovaquie à 30%.