Le marché automobile américain a terminé une année 2008 calamiteuse sur une ultime chute des ventes mensuelles de véhicules, que le cabinet spécialisé Autodata évalue à 35,5% entre décembre 2007 et décembre 2008.
Quelque 896.000 voitures et petits véhicules lourds neufs ont été vendus en décembre, contre près de 1,4 million un an plus tôt.
Sur l'ensemble de l'année, les Américains ont acheté 13,24 millions de véhicules neufs, contre presque 16,5 en 2005, un recul de 18%, et un niveau qu'on n'avait plus vu aussi bas depuis 1992.
Chez les constructeurs américains, le plus petit, Chrysler, a été le plus touché, avec un effondrement de ses ventes de 53% en décembre en glissement annuel, à 89.813 unités, et de 30% sur l'année (1,45 millions de véhicules).
Mais le vice-président de la société d'Auburn Hills, Jim Press, s'est accroché à l'optimisme malgré tout, en estimant qu'après avoir survécu à 2008, Chrysler est "mieux placé pour réussir dans le marché d'aujourd'hui".
Appartenant au fonds d'investissement Cerberus, Chrysler a reçu vendredi un prêt fédéral de 4 milliards de dollars, sans lequel il s'estimait incapable de poursuivre ses opérations.
Le numéro un General Motors, lui aussi bénéficiaire la semaine dernière d'un prêt fédéral de 4 milliards de dollars, a enregistré un recul de 31% sur le mois par rapport à décembre 2007, avec presque 222.000 unités écoulées, un chiffre meilleur que ne l'attendaient les analystes.
Sur l'année, les ventes de GM ont essuyé un recul de 23%, avec 2,98 millions de véhicules neufs vendus, ce qui lui a tout de même permis de garder une part de marché de 22%. Les ventes de GM s'étaient écroulées de 45% en octobre, et encore de 41% en novembre (en glissement annuel).
"Vu les difficultés persistantes et le climat difficile sur le marché, nous avons été très encouragés en voyant le rebond des ventes de GM en décembre, comparé à octobre et novembre", a souligné dans un communiqué le directeur des ventes Mark LaNeve.
En attendant des jours meilleurs, le constructeur continue de réduire fortement sa production: le quatrième trimestre 2008 a vu 21% de véhicules de moins sortir des chaînes de montage qu'à la même époque en 2007. Pour le premier trimestre 2009, la production sera réduite de 53%.
Chez le numéro deux Ford, qui à la différence de GM et Chrysler a renoncé à demander une aide fédérale d'urgence pour passer l'année, le recul de décembre atteint 32,4%, celui sur l'année s'élevant à 20,7% au total.
Ford a vendu au total 139.067 voitures neuves en décembre, contre 205.685 en décembre 2007. Sur l'année, le total de voitures vendues s'élève à 1,98 million, contre 2,5 millions en 2007.
Sans chiffrer leurs prévisions, des responsables de Ford ont indiqué qu'ils s'attendaient à ce que les premiers mois de 2009 "ressemblent beaucoup" à la fin 2008.
Mais Ford a trouvé des raisons de se réjouir dans l'accroissement de sa part de marché, le troisième en trois mois, avec 14,6% du marché (+0,7% par rapport à l'an dernier). "C'est une façon solide de finir une année difficile", a estimé le responsable de la communication de Ford, Jim Farley.
Dans un marché boursier en baisse, l'action Ford a gagné 4,88% à 2,58 dollars et celle de GM 1,64% à 3,71 dollars. Daimler n'est pas coté.
Les marques asiatiques ont vu leurs ventes fondre de presque 35% sur le mois, de 12,2% sur l'année, tandis que les européennes chutaient de 28,6% sur mois, de près de 11% sur l'année.
"Le plus tôt l'effort de relance trouvera son chemin jusque là où il fera le plus de bien --dans les mains des consommateurs--, le plus tôt nous verrons (...) un retour des acheteurs sur le marché", a estimé un dirigeant de Toyota, Jim Lentz.