Quelque 18,9% du personnel de Pôle emploi, regroupant désormais l'ANPE et les Assedic, étaient en grève lundi, a indiqué la direction à l'AFP, le syndicat SNU faisant état d'un mouvement suivi à 15% chez les anciens employés Assedic et à 30% chez les ex-ANPE.
"Il y a 18,9% de grévistes hors départements d'outre-mer", a déclaré un porte-parole, affirmant ne pas avoir dans l'immédiat de données sur des sites fermés.
L'appel à la grève est "relativement peu suivi", avait déclaré plus tôt à l'AFP Christian Charpy, directeur général de Pôle emploi après un entretien avec le Premier ministre François Fillon. "Cela prouve que les gens de Pôle emploi croient à cette réforme et ont envie d'avancer", selon lui.
De son côté, l'un des principaux syndicats du nouvel organisme, le SNU, a indiqué à l'AFP qu'environ 30% des anciens agents de l'ANPE et 15% des anciens employés des Assedic étaient en grève lundi à la mi-journée.
La dernière grève commune ANPE-Assedic contre cette fusion avait eu lieu le 27 novembre 2007 et avait mobilisé 60% des 14.000 salariés des Assedic et 25% des 30.000 de l'ANPE. Le 1er décembre 2008, 48% des agents de l'ANPE avaient fait grève à l'appel de leurs huit syndicats, selon la direction.
"Il y a 134 ex-ANPE et 36 ex-Assedic fermées", a ajouté Noël Daucé (SNU), jugeant que le niveau de mobilisation était "significatif et contredit la campagne de communication de la direction et du gouvernement affirmant que la fusion apporte un plus".
Cinq syndicats de Pôle emploi appelaient à la grève lundi pour dénoncer les conditions de mise en place de ce nouveau service public.
Une cinquantaine de salariés franciliens de l'ANPE et des Assedic ont manifesté lundi en fin de matinée devant le siège national provisoire de Pôle emploi rue Blanche à Paris IXe, à l'appel des cinq principaux syndicats (CGT, SNU, FO, Snap et Sud), a constaté une journaliste de l'AFP.
"Le problème, ce n'est pas la fusion elle-même mais on nous impose de regrouper des métiers dans des délais complètement délirants", a expliqué un ex-conseiller ANPE, Stéphane, 50 ans.
"Mon métier, c'est l'inscription, l'indemnisation, l'application de la réglementation. Demain, ils veulent qu'on fasse du reclassement...mais avec rien. Il n'y a pas d'offres avec la crise, que des contrats aidés. On va devenir des flics de chômeurs et faire baisser le chômage avec des sanctions", a critiqué Caroline Froger, 36 ans, 13 ans dans une Assedic de l'ouest francilien.
L'ensemble des syndicats de Pôle emploi, c'est-à-dire les cinq mobilisés lundi plus la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC, ont aussi appelé à une grève jeudi.