Les cours du pétrole confirmaient lundi matin un retour à une tendance haussière, le marché s'inquiétant des approvisionnements de pétrole en provenance du Proche-Orient, alors que l'armée israélienne poursuivait son offensive terrestre dans la bande de Gaza.
Vers 10H30 GMT (11H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 47,84 dollars, en hausse de 93 cents par rapport à la clôture de vendredi soir.
A la même heure, à New York, le baril de "light sweet crude" pour livraison en février s'échangeait à 47,25 dollars, gagnant 91 cents.
Avec le retour à une activité normale cette semaine, "on aurait pu s'attendre" à un effacement des gains de la semaine dernière, mais "cela ne semble pas se produire", ont observé les analystes du cabinet Cameron Hanover.
"Il semble que de nombreux courtiers, qui s'étaient retirés du marché pendant les vacances (...), se soient raccrochés aux nouveaux prix quand ils sont revenus", ont-ils ajouté.
La semaine dernière, pourtant tronquée par les congés du Nouvel An, les prix du pétrole ont regagné plus de 7 dollars, soient près de 20% de leur valeur. Entamée sous les 40 dollars, la semaine s'est achevée à plus de 46 dollars des deux côtés de l'Atlantique.
Encouragée par une combinaison de facteurs géopolitiques et financiers -- tensions à Gaza, conflit gazier entre la Russie et l'Ukraine, rachat de matières premières par des fonds spéculatifs -- la hausse des prix a été accentuée par une forte volatilité des échanges, due au faible nombre des participants.
Les tensions géopolitiques à l'oeuvre la semaine dernière n'avaient pas faibli lundi matin.
Au Proche-Orient, le Hamas a promis lundi la "victoire" contre Israël, au dixième jour de l'offensive israélienne à Gaza, sur fond d'intense activité diplomatique internationale en vue d'une trêve.
Par ailleurs, le PDG du géant russe Gazprom va s'entretenir lundi avec le Premier ministre Vladimir Poutine de la crise du gaz qui oppose la Russie et l'Ukraine, tandis que Kiev devait faire de son côté une déclaration.
En outre, les experts du marché soulignaient le rôle essentiel joué de nouveau par les fonds d'investissement, dont l'appétit pour les matières premières semble timidement revenir en ce début d'année.
"Dans les 10 prochains jours, la réallocation des portefeuilles d'investissement, incluant une réaffectation des investissements dans les grands fonds indiciels, va jouer un rôle aussi important que les nouvelles liées à l'offre et la demande", observait ainsi Olivier Jakob, du cabinet Petromatrix.
Les fonds d'investissement ont joué un rôle déterminant dans la flambée des prix du brut l'an dernier, jusqu'à près de 150 dollars en juillet 2008.
"Nous pourrions voir quelques liquidations aujourd'hui (lundi) ou demain mais il faudrait des nouvelles vraiment très baissières pour annuler les gains de la semaine dernière", estime ainsi le cabinet Cameron Hanover. Ses analystes jugent que le marché est entré dans une période de hausse des prix d'au moins six semaines.
Les analystes du cabinet indépendant John Hall ne sont pas de cet avis. Pour eux, "toute hausse des prix devrait être éphémère" en raison de la faiblesse de la demande, et ils parient que "quand les deux conflits (l'offensive dans la bande de Gaza et le différend gazier) seront résolus, les prix s'affaibliront à nouveau".
Au chapitre des facteurs contribuant à soutenir les prix, le marché suit aussi de près la mise en oeuvre des baisses de production décidées par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (4,2 millions de barils par jour depuis le mois de septembre).
Lundi, le représentant de l'Iran au sein de l'Opep, Mohammad Ali Khatibi, a affirmé que le cartel organiserait une réunion extraordinaire en février à Koweït.