Les marchés européens devraient prendre le chemin de la baisse à l'ouverture dans le sillage de Wall Street. Les investisseurs n'ont pas apprécié que Standard & Poor's abaisse la perspective des notes de crédit de General Electric de stable à négative. Sur le plan économique, l'Insee prévoit une récession en France en 2009. Au quatrième trimestre 2008, le PIB français est attendu en repli de 0,8%. Sur le marché pétrolier, les cours du baril de brut rebondissent légèrement en Europe.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné hier une petite bougie noire de 63 points (+0.56%/-1.39% entre les deux extrêmes), indiquant que les prix se sont très peu écartés des cours de clôture de la veille. L'analyse japonaise des chandeliers n'apporte pas d'intérêt susceptible de trancher sur l'orientation future du CAC 40. D'ailleurs, la situation technique est inchangée depuis deux semaines : l'indice parisien reste toujours inscrit dans une phase de consolidation latérale comprise entre la résistance à 3310 points et le support à 3106 points. Pour les heures de cotation à venir, le bureau d'études DayByDay maintient son opinion neutre sur le CAC 40 en attendant l'apparition d'un signal pour donner un avis plus tranché.
Les valeurs à suivre
ALCATEL-LUCENT
Alcatel-Lucent et Dassault Aviation ont annoncé aujourd'hui la signature de l'accord définitif visant à l'acquisition par Dassault Aviation des titres de Thales détenus par Alcatel-Lucent, soit 41 262 481 actions. La transaction se fera sur la base d'un prix de 38 euros par action, soit une valeur totale d'environ 1,57 milliard d'euros. «Sa réalisation, prévue pour le printemps 2009, est notamment soumise à l'obtention des autorisations des différentes autorités administratives dont celles relatives au contrôle des concentrations», ont expliqué les deux groupes.
CARREFOUR
Lanterne rouge du CAC 40, Carrefour a chuté de 7,37% à 27,13 euros hier, sanctionné après le lancement de son deuxième avertissement sur chiffre d'affaires et résultat depuis le début de l'année. Le deuxième distributeur mondial a indiqué qu'il "devrait désormais réaliser un résultat opérationnel avant éléments non courants en légère croissance par rapport à 2007", alors qu'il tablait avant sur une croissance de ce résultat "en ligne avec celle des ventes". Le groupe prévoit également de réaliser en 2008 un chiffre d'affaires à changes constants en hausse d'environ 6,5%, au lieu de 7%.
LE BELIER
Le groupe Le Bélier a revu son objectif de chiffre d'affaires pour 2008 à 210 millions d'euros, contre 230 millions d'euros annoncés précédemment. Le groupe estime par ailleurs que le résultat opérationnel courant ne sera pas supérieur à celui de 2007, qui s'était inscrit à 3 millions d'euros. Ce chiffre devrait toutefois rester positif sur l'ensemble de l'exercice, note Le Bélier. Le groupe souligne dans un communiqué que le secteur automobile mondial a enregistré «une période jamais rencontrée en terme de déstockage».
UBISOFT
Ubisoft a chuté de 11,15% à 12,19 euros hier, alors que l'atmosphère s'est alourdie dans le secteur des jeux vidéo. En effet, une semaine après le profit warning d'Electronic Arts, son concurrent Take Two a dévoilé des résultats et perspectives inférieurs aux attentes.
Les chiffres macroéconomiques
Ce matin, les investisseurs attendent l'enquête mensuelle de conjoncture dans l'industrie en France pour le mois de décembre à 8h45.
L'euro cote 1,4278 face au dollar.
Hier à Paris
Les Bourses européennes ont évolué toute la séance sans réelle tendance, entre rachats à bon compte et avertissements sur résultats des sociétés. L'ouverture en demi-teinte de Wall Street n'a pas été en mesure de stimuler l'appétit des opérateurs insensibles aux statistiques médiocres publiées aux Etats-Unis. En Europe, trois poids lourds ont révisé à la baisse leurs objectifs de résultats annuels. Si Carrefour a été lourdement pénalisé, la sanction a été moins rude pour Schneider et ASML. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 0,24% à 3234,15 points. Le FTSE80 a gagné lui 0,49% à 3116,51 point
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont fini en nette baisse. Les indices ont été pénalisés par l'abaissement de la perspective des notes de crédit de General Electric de stable à négative par Standard & Poor's. Selon l'analyste, il y aurait une chance sur trois que le la note « AAA » du groupe soit abaissée à un HORIZON de deux ans. Les valeurs pétrolières ont également pesé sur la tendance dans le sillage de la poursuite du reflux des cours du brut. L'indice Dow Jones a clôturé en baisse de 2,49% à 8604,99 points et le Nasdaq Composite sur un repli de 1,71% à 1552,37 points.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Balance courante : En comptabilité nationale, la balance courante résulte de l'épargne du secteur privé moins les investissements du secteur privé + l'excédent budgétaire (recettes fiscales moins dépenses).
Les déficits de la balance courante qui reflètent d'importants investissements dans le secteur privé pour un niveau donné d'épargne ont tendance à être acceptés par les marchés. Lorsque ces déficits sont accompagnés de déficits budgétaires importants, ils sont perçus beaucoup plus négativement.
IFO (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.
Indicateurs avancés du Conference Board (indice des) : cet indice est calculé à partir de dix statistiques économiques, comprenant notamment les commandes dans l'industrie, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage, l'indice S&P500, la confiance des ménages, l'écart de taux entre celui à dix ans et celui au jour le jour… Il est utilisé par les économistes pour anticiper l'évolution de l'activité dans les trois à six prochains mois.
Indice de la Fed de Philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale publiés chaque mois pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité.
Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,…) et sur leurs perspectives à six mois.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.