Le constructeur automobile américain General Motors va réduire massivement sa production en Amérique du Nord au premier trimestre 2009, à 350.000 véhicules, ce qui va l'amener à appliquer des mesures de chômage technique dans 20 usines, a-t-il annoncé vendredi.
Le constructeur en difficulté, dont l'avenir proche est suspendu à la volonté de Washington, veut réduire de 250.000 unités supplémentaires sa production du premier trimestre par rapport à ses dernières prévisions, a-t-il indiqué dans un communiqué.
Les dernières prévisions du groupe, qui ne remontent qu'au 2 décembre, tablaient sur une production de 600.000 véhicules en Amérique du Nord. Un porte-parole du groupe a confirmé que la réduction supplémentaire annoncée vendredi s'appliquait bien à ce dernier chiffre.
L'objectif de production du numéro un américain de l'automobile est ainsi inférieur de 59% au nombre de véhicules assemblés lors de la même période de 2008 (855.000), alors même que le groupe avait alors perdu près de 100.000 véhicules en raison d'une grève prolongée chez l'un de ses grands fournisseurs.
Au premier trimestre 2007, le groupe avait monté dans ses usines nord-américaines trois fois plus de véhicules (1,063 millions).
Cette mesure draconienne a été prise en raison "du sérieux déclin du marché automobile à l'heure actuelle", qui nécessite un ajustement des capacités de production, a expliqué GM.
"La vitesse et la gravité avec lesquelles le marché automobile américain s'est contracté ces dernières semaines est sans précédent", a-t-il noté.
GM a attribué la chute du marché automobile américain, à ses plus bas niveaux depuis 25 ans, "à l'effondrement des marchés financiers, qui débouchent sur un manque de crédit pour l'achat de véhicules".
"Nous faisons face à une chute sans précédent de la confiance des ménages", à un plus bas depuis 50 ans, a ajouté Chris Lee, un porte-parole de GM
Le groupe a rappelé que le marché automobile aux Etats-Unis avait chuté de 36% en novembre, sur un an, et que ses propres ventes y avaient plongé de 41%.
Le marché automobile américain devrait tomber à moins de 13 millions d'unités cette année, selon les analystes, contre 16/17 millions ces dernières années, et l'année 2009 s'annonce encore pire, avec la récession.
Le président du syndicat automobile (UAW) Ron Gettelfinger a précisé que plus de 3.000 ouvriers embauchés par GM l'an dernier -- pour remplacer ceux étant partis en retraite ou via un guichet départ, et aux prestations salariales moins élevées--, "seront tous licenciés" d'ici début février.
Les 20 usines concernées par les mesures de chômage technique --total ou partiel-- sont des sites d'assemblage implantés aux Etats-Unis (14 sites), au Canada (trois) et au Mexique (trois).
Ces mesures devraient aussi avoir un impact sur les activités de production de moteurs et d'estampage, qui pourraient faire l'objet "d'ajustements".
A la Bourse de New York, l'action GM chutait de 6,01% à 3,87 dollars vers 20H20 GMT.
L'avenir de GM est suspendu au déblocage d'une aide financière par Washington pour pouvoir continuer de financer ses opérations courantes.
Le groupe, menacé par une crise de liquidités dans les prochaines semaines, estime que ses problèmes viennent de l'assèchement du marché du crédit, et qu'un dépôt de bilan aggraverait encore la situation.