Le syndicat patronal de l'industrie pharmaceutique (Leem) a estimé jeudi que 5 à 6.000 postes de visiteurs médicaux seraient supprimés en France à l'HORIZON 2010, soit environ 20% des effectifs d'une filière frappée par une mutation "prévisible".
"Nous sommes sur les premières restructurations (...) on s'attend à 5 ou 6.000 visiteurs médicaux en moins" à l'horion 2010, a déclaré Pascal le Guyader, directeur des Affaires sociales et de l'emploi au Leem, en annonçant le lancement d'un site internet à partir du 15 décembre destiné à la réorientation professionnelle des visiteurs médicaux (www.evolutionvm.org).
"Il restera environ 17.000 visiteurs médicaux", a poursuivi M. Le Guyader en estimant toutefois que "ce métier en évolution" resterait "un métier d'information et d'avenir".
"On est pas sur une suppression totale des visiteurs médicaux, on en revient à des ratios des années 90/95", a souligné M. Le Guyader.
Selon le Leem (entreprises du médicament), 21.800 visiteurs médicaux étaient recensés fin 2007 en France, soit un cinquième des emplois du secteur pharmaceutique (103.000 emplois).
Selon le directeur général du syndicat patronal, Philippe Lamoureux, "4.000 suppressions d'emplois ont été annoncées depuis le début de l'année dans le secteur, dont les deux tiers dans la visite médicale", soit environ 2.700 emplois.
Le groupe Sanofi-Aventis a notamment annoncé la suppression de 927 postes de visiteurs médicaux en 2008, tandis que le groupe MBO (plus de 1.000 salariés), prestataire pour les laboratoires, a été placé en liquidation judiciaire.
Le laboratoire Pfizer, qui avait évoqué dès le mois de mai la suppression de 500 postes, doit aussi préciser vendredi son plan en la matière.
Pour expliquer "ce phénomène prévisible" de restructuration de la filière, le Leem avance notamment la politique de maîtrise des dépenses de santé, qui encourage les médecins libéraux à moins prescrire de médicaments et à favoriser les génériques, et un durcissement de la législation pour les nouveaux médicaments.