L'institut d'études économiques Xerfi table sur une croissance du PIB en France de 0,6% en 2009, portée par la reprise de la consommation, a -t-il indiqué jeudi lors de sa conférence annuelle sur les prévisions macro-sectorielles en France.
"Nous pensons que la déflation massive va restituer suffisamment de pouvoir d'achat aux ménages pour que la consommation puisse repartir d'ici six à neuf mois, après avoir touché un point bas à la fin du 1er semestre 2009", a estimé le chef économiste Alexander Law. Ce qui, selon lui, devrait permettre à la croissance de repartir "timidement".
Xerfi anticipe en effet une forte baisse de l'inflation en 2009, à 1,6% contre 3,0% en 2008, alors qu'elle est déjà "en train de refluer rapidement".
Outre la déflation, l'institut estime qu'il y a plusieurs éléments permettant d'avoir bon "espoir" de voir repartir la croissance en France en 2009, notamment un système bancaire solide et la marge de manoeuvre que s'est gardée la Banque centrale européenne (BCE).
Cependant, la baisse des prix de l'immobilier, la hausse du chômage et les difficultés dans le secteur industriel empêcheront la croissance de réellement décoller, estiment les analystes de Xerfi.
Par ailleurs, le directeur des études économiques, Alexandre Mirlicourtois a évoqué la situation de l'industrie automobile, touchée de plein fouet par la crise, et dont les acteurs annoncent des plans de réduction des effectifs et des suspensions de production.
"Ce n'est pas encore un secteur condamné, mais aujourd'hui ça décroche, et ça fait plusieurs années que la production en France se détériore", a-t-il expliqué, en insistant sur l'aspect fondamental de cette branche dans l'économie française. Le secteur emploie, directement ou indirectement via ses sous-traitants et ses fournisseurs, 10% de la population active, soit près de 2,5 millions de personnes.
M. Mirlicourtois a, en outre, réfuté l'hypothèse d'un krach immobilier en 2009 ou en 2010. "On sait qu'on va vers une forte baisse des prix", de l'ordre de 16%, a-t-il estimé, mais plusieurs facteurs positifs devraient empêcher le marché de s'effondrer.
En premier lieu, la poussée démographique, avec environ 225.000 ménages supplémentaires chaque année va assurer le maintien de la demande. Xerfi relève également le faible endettement des ménages français et la solidité du système bancaire français, ainsi que le faible taux de propriétaires par rapport aux standards occidentaux.